Ainsi, Le Figaro titre-t-il – ironiquement ? –  « Le doute sur sa mort subsiste » (sic!) ; Le Parisien estime que « les causes de la mort restent inconnues » et Libération juge que les « responsabilités [sont] difficiles à établir », dès lors que l’on ne pourrait pas déterminer ce qui, des coups ou de la chute, a provoqué la mort. Pour sa part, Le Monde suggère incidemment que l’état de santé de la victime pourrait atténuer la responsabilité de ses agresseurs.

En réalité, cette expertise confirme clairement que les coups reçus par Clément sont directement la cause de sa mort, ce que démontrent d’ailleurs les citations qui en sont faites dans le corps de certains articles : « Les lésions traumatiques, que ce soit le coup porté au visage ou la chute à terre, sont directement responsables de l’hémorragie méningée » dont Libération affirme qu’elle a provoqué la mort. Et, en tout état de cause, les agresseurs sont tout autant responsables de la chute – et de ses conséquences éventuelles –  que des cinq coups « très violents » portés au visage qui l’ont provoquée. Ils le sont tant moralement que juridiquement.

Par ailleurs, le rapport médical, loin d’exclure l’utilisation d’un poing américain comme l’affirment certains, estime que l’aspect des blessures pourrait « faire évoquer l’utilisation d’objet métallique ». C’est seulement par référence aux conclusions initiales du médecin légiste que les experts se refusent à confirmer fermement l’utilisation d’un objet contondant de type poing américain. Cette utilisation est d’ailleurs attestée par divers témoignages, éléments du dossier dont certains lecteurs, comme ceux du Monde, ignoreront complètement l’existence.

La façon dont l’information est sélectionnée et façonnée dans des titres racoleurs sert donc délibérément une thèse minimisant l’incidence des coups qui ont été portés à Clément. Cette attitude engage la responsabilité politique des médias.

Nous réaffirmons que, d’un point de vue politique, la mort de Clément demeure un crime fasciste dont la responsabilité incombe à un militant organisé, à l’organisation dont il faisait partie et aux politiques qui permettent l’existence de telles organisations. Quant à nous, au delà des péripéties médiatico-judiciaires, nous continuerons à faire vivre la mémoire de Clément et à porter ses combats.

Comité pour Clément

Paris le 27 janvier 2014

http://www.pourclement.org/2014/01/27/meurtre-de-clement-quand-les-medias-font-du-scoop-et-en-oublient-leur-devoir-dobjectivite/