Le 9 décembre 2013, la police politique, sur ordre des parquets de Turin et Milan, a incarcéré quatre compagnon-nes, Chiara, Mattia, Niccolo et Claudio suspecté-es d’avoir pris part à l’action de Mai.
Les chefs d’accusation sont « attentat à finalité de terrorisme », et d’avoir eu pour objectif de « contraindre les pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque » (dans ce cas le financement et la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Turin-Lyon), « causant ainsi un grave préjudice à l’Italie et à l’Union Européenne » (article 270sexies du code pénal italien reprenant la définition européenne).

Le 8 janvier 2014, l’assemblée des comités NoTav a exprimé sa solidarité avec les inculpé-es et a déclaré que « cette attaque répressive ne vise pas tant une action spécifique, mais le mouvement dans son ensemble et toutes ces années d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions ».
De plus, elle dénonce « que tout ce qui met en discussion un projet étatique est passible de terrorisme. Il reste seulement le désaccord platonique et être réduit à un mouvement d’opinion. La démocratie parle aujourd’hui un langage clair : Nos décisions ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste ».

Depuis Notre Dame des Landes et la lutte que nous menons contre l’aéroport et son monde, nous partageons l’analyse que l’utilisation de la catégorie de terrorisme contre le mouvement NoTav est l’application d’un dispositif pouvant frapper n’importe quelle lutte qui ne se résigne pas face aux expropriations, aux expulsions, aux matraques, aux gaz, aux arrestations, aux incarcérations.
Nos luttes contre le saccage du territoire orchestré par les gouvernements et leurs alliés « bétonneurs » se font échos.
Ici et là-bas, notre NON n’est pas négociable.
Nos vies et nos espaces de vies ne sont pas aménageables.

En Val Susa, la résistance au projet continue malgré le début du chantier.
A Notre Dames des Landes, nous continuons à nous opposer à tous travaux de l’aéroport.
Nous n’oublions pas que la répression frappant quelques personnes a été, est et sera utilisée pour tenter d’affaiblir les mouvements de lutte : cette vieille technique pour diviser et terroriser.

Ainsi nous souhaitons envoyer un message de solidarité à Chiara, Niccolo, Claudio et Mattia, aux presque 400 NoTav poursuivies par la justice, et à la résistance No Tav.
Les terroristes sont ceux qui saccagent et détruisent nos vies et les lieux que nous habitons.

En Val Susa comme à Notre Dames des Landes, nous ne nous laisserons pas intimider par ces manœuvres répressives.
Au contraire, cela renforcera nos solidarités et notre détermination.

La lotta non si arresta.
La lutte ne s’arrête pas.

L’assemblée du mouvement contre l’aéroport réunie à Notre Dame des Landes, 21 Janvier 2014.

https://zad.nadir.org/spip.php?article2126