Dans la nuit du 5 janvier dernier, Carlos, un camarade du Mexique, ainsi qu’Amélie et Fallon, deux camarades du Canada, ont été arrêté-es dans la ville de Mexico en lien avec une attaque au cocktail Molotov sur le secrétariat des Communication et des Transports et sur un concessionnaire Nissan. Depuis cette date, tous trois sont détenus et leurs communications avec quiconque, incluant leur avocat, sont limitées. Amélie et Fallon ont également été visitées par les services consulaires canadiens. Faisant face à des accusations de destruction de propriété, il et elles pourraient bientôt faire face à des accusations supplémentaires de sabotage, de crime organisé et de terrorisme. Si ces accusations sont bel et bien déposées, la libération sous caution sera impossible et la déportation pour les deux camarades canadiennes, très peu probable. Tous trois risquent plutôt d’être détenu-es jusqu’à leur procès sans possibilité de libération. En raison des possibilités d’accusations régies par la loi anti-terroriste, les services de renseignements mexicains peuvent prolongés de 48 heures la durée de détention sans que les accusations ne soient finalisées. Cette prolongation a déjà été accordée, et peut être renouvelée à plusieurs reprises.

Ces accusations arrivent à la suite d’une intense répression de l’État mexicain à l’endroit des anarchistes, notamment par des attaques répétées contre des manifestations et par la torture de camarades arrêté-es, dont le cas de torture et de déportation de Gustavo Rodriguez et l’interdiction d’entrée d’Alfredo Bonanno. L’État tente à présent de monter un récit, celui d’étrangers qui viendraient au Mexique pour y provoquer des perturbations, ignorant et gommant de cette manière une riche histoire de lutte anarchiste contre l’État dans ce pays. Dans les dernières années, la lutte anarchiste insurrectionnelle s’est intensifiée dans la ville de Mexico. Les attaques à la bombe incendiaire sur des banques et des églises, parmi d’autres institutions de domination, se sont produites fréquemment, et la solidarité avec les anarchistes insurrectionnel-les du Mexique et d’ailleurs a été au centre de ces différentes actions. Nous devons reconnaître que la répression et la pénalisation auxquelles font face nos camarades survient dans ce contexte particulier.

Indépendamment de la culpabilité ou de l’innocence de ces camarades, nous tenons à exprimer notre solidarité, notre complicité et un puissant désir de voir ces attaques contre l’État et le capital se multiplier. En vérité, les canadiennes causant présentement le plus de perturbations au Mexique sont les entreprises minières et les technologies militaires, celles-là même qui exploitent les terres autochtones au Canada et ailleurs dans le monde. Étant donné que l’exploitation capitaliste et la misère n’ont pas de frontières, la lutte contre le capitalisme et l’appareil d’État ne doit pas s’arrêter aux frontières nationales. Notre force réside simultanément dans notre capacité à reconnaître les similitudes dans nos luttes respectives pour qu’elles puissent se propager et dans notre capacité à agir en solidarité pour que puissent se poursuivre les luttes de nos camarades incarcéré-es.

Nous rédigeons ce communiqué afin d’exprimer notre profonde solidarité et notre amour à nos ami-es et camarades Carlos, Amélie et Fallon. Bien que nous rédigions ceci dans un contexte différent, il est essentiel que notre solidarité porte également sur la lutte dans laquelle s’est inscrit cette action. Nos ami-es et camarades qui font face à des accusations font présentement l’expérience de l’intensité de la répression. Notre solidarité doit répondre à cette intensité par un respect pour la position dans laquelle il et elles se trouvent, de l’admiration pour leur force et une poursuite de la lutte au Canada, au Mexique et ailleurs.

Amour et liberté pour les trois camarades du 5e*,
Prisonniers et prisonnières dans la rue,
Pour la liberté et l’anarchie,

— Des ami-es en lutte

>> Pour faire un don au Fonds de soutien de nos camarades, cliquez ici.