A l’adresse des membres du Conseil d’Administration

Jeudi dernier, des enseignants-chercheurs en sciences de l’éducation sont venus annoncer en Assemblée Générale la suppression prochaine de leur licence. Cette décision ne nous étonne pas, au vu des politiques menées actuellement dans l’enseignement supérieur.

Les TD surchargés, les postes supprimés, le budget de la BU divisé par deux, la fermeture d’Info-Com et maintenant de la licence de sciences de l’éducation ne viennent pas de nulle part : c’est la conséquence directe de politiques qui sont menées depuis des années. L’autonomie budgétaire instaurée en 2007 par la loi LRU et le désengagement de l’État dans le financement des universités amènent de plus en plus de facs au bord de la faillite. La loi Fioraso, votée en Juillet 2013, ne remet pas en cause la LRU et aggrave la situation en favorisant toujours plus le partenariat public-privé.

La disparition de la licence sciences de l’éducation est d’autant plus symbolique que l’Université Catholique de l’Ouest va ouvrir une formation similaire sur Nantes à la rentrée prochaine – pour laquelle les étudiants devront payer 3500 euros pour une année (soit une licence à 11000 euros). Il s’agit donc bien d’une logique de privatisation de l’enseignement supérieur. Cette logique est contraire à ce que nous défendons : une université et une éducation critique et émancipatrice, ouverte à toutes et tous.

Partout, les conseils d’administration se contentent de gérer la misère en dégradant toujours plus les conditions de travail et d’étude. A Nantes, un comité de mobilisation s’est formé et organise des assemblées générales dans le but de s’organiser, de débattre, et de combattre cette casse de l’enseignement, aux cotés des enseignants et des personnels en lutte.

Nous pensons que votre conseil rentre pleinement dans la logique de dégradation que nous combattons. Il sert davantage les intérêts du patronat que ceux de l’enseignement supérieur, de la recherche et par conséquent des étudiants – qui sont pourtant les premiers concernés par vos choix budgétaires.

Nous demandons l’abrogation des lois LRU et Fioraso. Nous demandons le réengagement financier intégral de l’Etat pour un enseignement supérieur publique, gratuit, ouvert à tous et toutes, et de qualité. Nous réclamons l’ouverture d’une licence complète en sciences de l’éducation pour la rentrée 2014.