Le consortium constructeur du barrage de Belo Monte décide de couper les déplacements entre le chantier du Pimental et la ville d’Altamira pour faire des économies. Riposte immédiate, les travailleurs se révoltent et brûlent tout sur leur passage.

Les ouvriers du chantier du Pimental, un des 5 chantiers du Barrage de Belo Monte, ont décidé de se rebeller mercredi matin en paralysant les travaux du principal chantier de l’usine Hydroélectrique situé à 60 km de la ville d’Altamira, État du Pará, Amazonie, Brésil.

Du jour au lendemain le Consortium Constructeur de Belo Monte décide de ne plus payer les salaires dans la ville d’Altamira mais directement sur le chantier, ce qui a pour conséquence immédiate d’isoler les travailleurs en les bloquant sur leur lieu de Travail.

Pas de petites économies, quand on est capable d’anéantir des peuples millénaires comme les Munduruku ou les Kaiowa-Guarani et de détruire le plus grand patrimoine écologique au monde d’une biodiversité à la richesse inégalée pour satisfaire l’appétit du capital cannibale.

Le chantage à l’emploi est la goutte d’eau de trop, la révolte est immédiate.

Les crapules de Norte Energia (le GDF SUEZ brésilien) vont même plus loin en sortant un petit feuillet explicatif qui affirme, sans la moindre vergogne, que la suppression du trajet vers la ville d’Altamira est un « mal mineur » en comparaison avec une perte définitive de leur emploi. Chantage traditionnel à l’emploi de toute entreprise capitaliste qui se respecte, publique ou privée. Les personnels ne sont qu’une variable d’ajustement de plus, corvéable à merci. Des esclaves aux chaines invisibles.

Résistance & Sabotage

Dès leur réveil le mercredi matin, les travailleurs logés sur le chantier – la majorité de la main d’œuvre esclave provient d’États éloignés – se révoltent, crèvent les pneus de tous les autobus et interdisent l’accès aux personnels qui vivent à Altamira. « Plus de 1000 personnes qui se rendent sur leur lieu de travail doivent faire demi-tour. La Force Nationale de Sécurité bloque les accès routiers en demandant à tout le monde de faire demi-tour. »

Sur le chantier, les travailleur.s mettent le feu à un lieu appelé « le trou », local du chantier, à l’aide de bidons d’essence, affirme un travailleur. « Avec la décision arbitraire de changer le lieu de paiement, les salarié.e.s qui dorment sur place se retrouvent comme en prison sur leur lieu de travail ». Maintenant quand on veut aller en ville pour faire des achats, se promener, il faut payer, louer un bus. C’est complètement dingue », explique un travailleur.

Norte Energia réagit immédiatement en virant une centaine d’employé.e.s

Selon lui, environ une centaine d’ouvriers sont arrêtés et licenciés sur leur lieu de travail. « Ils les ont mis dans des bus sans passer par la DRH et les ont expulsé vers l’état du Maranhão, escortés par l’armée » affirme l’ouvrier. Il témoigne que le climat s’est apaisé en fin de journée, il n’y a toujours pas d’information sur une poursuite de la paralysie du chantier.

En clair, l’armée encercle les insurgés, ça ne vous rappelle rien ?

La lucha sigue…