Toutes ces familles relèvent de la procédure dite Dublin II qui considère que le premier pays d’entrée dans l’espace Schengen est responsable de la demande d’asile. La Pologne étant l’une des portes d’entrée vers l’Europe, la plupart des Caucasiens s’y trouvent bien involontairement rattachés. Ils ne choisissent pas de déposer une demande d’asile en Pologne, mais sont obligés de traverser ce pays pour atteindre un but plus lointain, vers l’ouest.

Les personnes concernées par les mesures d’éloignement sont des hommes, des femmes et des enfants qui ont fuit des pays en guerre, des discriminations ethniques ou religieuses. Il s’agit de 4 familles avec chacune 2 ou 3 enfants, dont plusieurs enfants en bas âge. Le plus petit de ces enfants est un nourrisson de 2 mois et demi, né à La Roche-sur-Yon. A côté de ces familles, il y a aussi un couple de personnes âgées : un monsieur de 75 ans et sa femme de 65 ans, diabétique et en très mauvaise santé. En tout, 19 personnes sont concernées par ces mesures d’expulsion. C’est une situation sans précédent dans notre département, qui n’a existé sous aucun gouvernement.

Plusieurs de ces personnes ont pourtant des attaches familiales en France : des enfants, des petits-enfants, des parents, des frères, des sœurs dont certains ont même obtenu le statut de réfugié et possèdent donc une carte de résident.

Les familles tchétchènes sont renvoyées vers la Pologne, un pays où elles n’ont pas choisi de demander l’asile et où elles sont très fortement discriminées et menacées. Les témoignages de violence physique envers les réfugiés tchétchènes sont nombreux et la France ne peut ignorer que la Pologne est un pays dangereux pour les ressortissants tchétchènes.

Une famille daghestanaise est renvoyée vers la Belgique où elle a déjà été déboutée à deux reprises du droit d’asile. Son retour vers la Belgique l’expose à une nouvelle expulsion, soit vers le Daghestan, soit vers une errance institutionnalisée leur interdisant de faire valoir leurs droits.

Nous ne pouvons pas laisser faire sans rien dire. Il est de notre devoir, en tant que citoyens, de témoigner et de dénoncer ces pratiques odieuses et dégradantes qui détruisent des vies humaines.

Nous appelons chacun à prendre conscience de cette situation exceptionnelle, qui se déroule en plein été, alors que les enfants ne sont plus scolarisés et que la mobilisation est peu importante. Nous interpellons, et nous demandons à chacun d’interpeller les autorités administratives et politiques de notre département afin que cette situation de non respect des droits de l’homme cesse immédiatement.

Le collectif de juillet 2013 a appelé le préfet de Vendée à appliquer la clause humanitaire et à accepter l’examen de la demande d’asile de ces familles en France, afin de ne pas les exposer à l’errance, la violence et à des traitements humainement dégradants.

 

Collectif composé d’associations et de quelques partis politiques: ACTIF, AMINOV, AMNESTY International, ATTAC, Cercle du Silence, La CIMADE,  CNT- 85, Collectif Citoyens Solidaires Montaigu, Comité de vigilance des Olonnes,  DAL- 85, EELV Les Verts -85, LDH -85, MAN Vendée, NPA -85, Pastorale des Migrants, PCF- 85, RESF, Solidaires, SOS Familles EMMAÜS.