Depuis plus d’un mois, des milliers de chercheur-ses et des doctorant-es
sont mobilisés contre la politique de réduction drastique des moyens
matériels (gel des crédits) et surtout humains (suppression de 550 postes).
Cette mobilisation a aboutit le 9 mars dernier à une démission massive (plus
de 3000) des directeurs d’unité de laboratoires. Malgré la force de ce
geste, le gouvernement, une fois de plus, a refusé de prendre les mesures
urgentes qui étaient demandés. Menant une vraie politique de « guerre
sociale », Raffarin & Co refusent d’entendre tous les mouvements sociaux
(intermittents, chercheurs, STAPS…) et continuent dans leur volonté de
casser, un a un, les droits sociaux et les services publics.

Face à cela, c’est tous ensemble que nous devons réagir. Les attaques
contre la recherche sont aussi des attaques contre les universités et contre
l’enseignement en général. Au cœur de ce dispositif se situe en effet la
politique de l’emploi. En supprimant des postes dans la recherche mais aussi
dans les universités, ce sont les débouchés des étudiant-es chercheur-ses
que l’on supprime. Mais cette question des postes se retrouve aussi dans l’
enseignement supérieur. Il manque ainsi, selon les propres normes du
ministère, environ 17 000 enseignant-es chercheur-ses.

Dans cette situation de pénurie mais aussi de précarisation (multiplication
des CDD), les enseignant-es chercheur-ses voient leurs conditions de travail
se dégrader et n’ont plus le temps de faire de la recherche. Ceci se ressent
évidemment sur nos conditions d’études : aucun encadrement pédagogique
individualisé ; TD et amphi surchargés ; disparition d’options, de matières,
voire de filières ; absence de cours de langues et d’informatique de qualité
; des enseignements moins renouvelés et moins innovants…
Pire cette pénurie de postes organisée est une arme pour le gouvernement
dans sa destruction programmée des services publics. Dans l’enseignement
supérieur, en ne renouvelant pas les départs à la retraite (d’ici 2010, 50%
des enseignants partiront à la retraite), il oblige les universités, dans le
cadre du LMD, à supprimer des filières et à concevoir des pôles d’
excellence élitistes. Dans le secondaire, la baisse drastique des postes au
CAPES supprime non seulement les débouchés des étudiants mais fragilise
aussi les collèges et les lycées. C’est une véritable liquidation
avant….privatisation.

Dans un pays où plus de 2 millions de personnes sont encore au chômage, nous
ne pouvons laisser le gouvernement supprimer l’avenir de tant d’hommes et de
femmes. Chercheur-ses, doctorant-es, étudiant-es , enseignant-es, nous
sommes tous concernés. Tous ensemble nous devons nous mobiliser et converger
le 19 mars.

Tous en lutte le 19 mars