Dans la nuit du vendredi 21 au Samedi 22 juin, deux pieds d’un pylône haute-tension situé sur l’emplacement du « futur » échangeur à l’extrémité Est du barreau routier ont été sérieusement endommagés à la meuleuse. Ce pylône flambant neuf a été déplacé il y a quelques mois dans le cadre des travaux préliminaires au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La première étape de ce projet sera la construction du barreau routier, une quatre voies reliant l’axe Nantes-Rennes à l’axe Nantes-Saint Nazaire.

Depuis des mois, la préfecture affirme dans la presse que le projet avance et que les travaux progressent. Pourtant les travaux préliminaires ont, depuis le début de l’année, été sans cesse perturbés. A part les fouilles archéologiques, tout ce qui est envisagé reste au point mort (élargissement des routes différé, dernier forage au lieu-dit Culnoues reporté suite à une action de blocage) et tout ce qui a été fait doit être recommencé (sabotage à la masse, à deux reprises, des poteaux en béton destinés aux déviations de lignes, arrachage des piquets de géomètres, sabotage de tous les piézomètres posés lors des derniers forages). Avec ce sabotage de pylone, la seule chose concrète que vous aviez réussi à finir ces derniers mois est également à refaire, et le sera sans cesse, encore et encore, jusqu’à ce que vous renonciez.

Décideurs, sachez-le, tout ce que vous construirez sera détruit ! Vous n’êtes même pas en mesure d’avancer dans les travaux préliminaires, et on vous laisse imaginer la force destructrice de notre opposition lorsque vous entamerez réellement le chantier de l’aéroport et de sa desserte routière.

Nous ne sommes pas en lutte contre un projet d’infrastructure mais contre les infrastructures de la métropole en tant que telles (lignes électriques, antennes relais, autoroutes, etc.). Les luttes qui se déploient contre vos projets mortifères ne s’arrêteront pas, même si vous parvenez à construire par la force ces infrastructures de la dépossession.

Nous affirmons notre solidarité avec nos ami-e-s en lutte contre la ligne Très Haute tension Contentin-Maine. En dépit du fait que RTE ait finalement construit cette ligne, la lutte ne fait que commencer. C’est par le sabotage acharné, diffus, et systématique des lignes existantes que se prolongera ce qui s’est esquissé au Chefresne.

Nul besoin de menaces gratuites pour vous effrayer, il nous suffit d’évoquer des souvenirs pas si lointains :

« En 1971, le gouvernement japonais envisageait de dégorger une partie du trafic aérien encombrant l’aéroport côtier d’Haneda en construisant un nouvel aéroport à 60 km de la capitale, près de la ville de Narita. Immédiatement, de nombreux paysans refusent de vendre leurs terres aux promoteurs, s’organisent et résistent pas à pas à la police, aidés par de très nombreuses personnes. Au fur et à mesure que les travaux avancent, les affrontements se font plus sévères. Des tours de béton et d’acier sont construites sur la future piste par les manifestants, et chaque fois, la police doit livrer de véritables assauts pour démolir les édifices.

Samedi dernier, cinq jours avant l’inauguration officielle de l’aéroport, une nouvelle tour a été érigée par une cinquantaine de paysans et d’activistes qui repoussèrent la police avec des pierres et des flèches en acier lancées grâce à des fusils sous-marins.

Les cocktails Molotov volent, se brisent sur les bulldozers et les voitures de police chargent des deux côtés. Profitant du combat, six individus escaladent la tour de contrôle par l’extérieur pendant que ses servants s’enfuient et se réfugient sur le toit. Un hélicoptère viendra les délivrer, mais la tour y passe. Les vitres volent en éclat, les installations et le reste. »
Narita, 28 mars 1978 (Libération)

Le passé nous permet d’imaginer ce que l’avenir vous réserve !

Quelques étincelles dans la nuit noire de la métropole….