Pour l’organisation d’une TAZ NO BORDER – Rivesaltes 2004
(zone d’autonomie temporaire contre les frontières)

Des campements contre le contrôle social et pour la liberté de circulation et d’installation s’organisent dans toute l’Europe, depuis plusieurs
années autour notamment du réseau No Border. Ces initiatives réunissent des personnes avec ou sans?papiers, organisations et collectifs déterminées à briser les barbelés et à percer les frontières qui entravent les libertés
de toutes et tous : que ce soit par le fichage SIS (Système d’informations Schengen), les charters européens, la collaboration des polices, le projet de centres d’enfermement communs aux frontières de l’Europe.

Dans le délire sécuritaire et carcéral actuel, la récente loi Sarkozy sur
l’immigration durcit encore plus les conditions d’entrée et de séjour des
étrangers et renforce les outils répressifs : allongement des durées d’
enfermement et construction de nouveaux lieux d’enfermement (prisons et
centres de rétention); fichage des demandeurs-euses de visa ; délit de
solidarité, contrôle social et traçabilité policière pour les personnes
sans-papiers et leurs proches. La loi Perben vient verrouiller ce système
de contrôle de toutes et tous.

Pour battre en brèche ces politiques et ces dispositifs, organisons collectivement un espace autogéré à la fin du mois d’août prochain dans la région de Perpignan.

A une dizaine de kilomètres de cette ville, non loin de Rivesaltes, se trouve un centre de rétention situé au milieu des ruines d’un camp de concentration construit à l’origine comme caserne de Tirailleurs sénégalais. Ce camp a été agrandi sous Vichy pour parquer ceux que Pétain appelaient l’Anti-France » (espagnol-es en exil, communistes, anarchistes, anti-fascistes, Tsiganes, juifs et juives parmi lesquel-les 2300 périrent à Auschwitz). La France n’a pas manqué de réutiliser ce camp à chaque
occasion (collaborateurs-trices, harkis-es y ont aussi séjourné).

La réalisation de ce projet s’appuie sur la constitution d’un réseau de
collectifs locaux. Cette expérience
ne sera pas une fin en soi mais une matrice qui favorisera les initiatives
locales et coordonnera les luttes pour la liberté de circulation et d’installation, contre les centres de rétention, les politiques sécuritaires, le capitalisme et toutes formes de domination.

Ce village, via une charte commune établie au cours de sa préparation,
fonctionnera selon des pratiques d’auto gestion et d’auto organisation au
niveau des prises de décision comme pour l’organisation des actions et la gestion de la vie quotidienne dans une optique anticapitaliste et antipatriarcale (en profitant entre autre des expériences de Strasbourg – campement contre le contrôle social – et du VAAAG – village libertaire contre le G8 ).

Ce campement exprimera notre capacité à déterminer nos propres lieux et moments de présence, de communication et d’actions. Nous y mènerons à la fois des actions, des débats, des rencontres au niveau local suivant les propositions et les envies de chacun-es. Cette expérience sur une durée d’une dizaine de jours permettra de mettre en commun nos différents outils et axes de lutte.

Des collectifs locaux de préparation fonctionnent déjà. N’hésitez pas à les
rejoindre ou à en monter un. Info sur : site web : http://www.rivesaltes2004.org/
ou pour nous joindre par e-mail : taz@rivesaltes2004.org

Le collectif de Nantes se réunit tous les 2° et 4° lundis du mois à 20h30 au 28 rue Fourré (GASPROM)