C’est ce qu’ont démontré des études récentes, notamment celle de l’institut national de la santé et de la recherche médicale fin 2012. D’après l’enquête, qui a pris en compte le parcours professionnel de plus de 2500 femmes, sur les 1232 femmes ayant eu un cancer du sein, 13% avaient travaillé de nuit ; la probabilité de développer un cancer du sein est accrue de 35% chez les femmes ayant travaillé de nuit, et de 40% chez celles l’ayant fait pendant au moins 4 ans et demi.

En cause, la perturbation du rythme circadien, résultant de l’alternance du jour et de la nuit, et des cycles de veille et de sommeil ; bon nombre de fonctions biologiques et notamment de fonctions hormonales fluctuent en fonction du rythme circadien. Leur perturbation joue donc un rôle évident dans le développement du cancer du sein pour les femmes travaillant la nuit.

Rappelons l’ampleur du risque : ce cancer est la première cause de mortalité par tumeur maligne chez les femmes, une femme sur mille étant touchée chaque année dans les pays développés.
Rappelons aussi que le travail de nuit est en extension, en particulier pour les femmes qui ont « conquis ce droit » au titre de l’égalité, grâce au soutien du PS à cette nouvelle législation au titre de « l’égalité », à l’époque de Martine Aubry, au sein de la CEE.

La situation à risque du travail de nuit est désormais connue, voyons-en d’autres conséquences :
Le risque de perte d’emploi se précise pour les femmes ayant un cancer du sein déclaré à leur employeur, entre 10 et 16 mois après cette reconnaissance. Sont en particulier menacées les femmes en emploi précaire dont la couverture maladie est largement insuffisante. Au risque sanitaire s’ajoute donc une pénalisation sociale !
Et le Ministère des droits des femmes, qu’en dit-il ? Actuellement sur son site, un coup de pub pour la prévention par campagne de dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 74 ans. Mais si la prévention c’était aussi la lutte contre les horaires décalés ? De tout ceci, pas un mot bien sûr. Ce Ministère a pour priorité de défendre l’image politique du gouvernement PS quoiqu’il en coûte à la santé des femmes !
Nous devrons, sur ce terrain aussi, lutter pied à pied dans nos syndicats et associations de femmes pour défendre la santé des femmes au travail !

B.C.
Partisan n°263 mars 2013, mensuel de l’OCML Voie Prolétarienne