Retour sur la manifest’action du 23 mars à Rennes contre l’aéroport de NDDL et ses promoteurs

Ce samedi, nous étions une centaine à nous retrouver place de la République à Rennes où nous avons monté un char servant d’isoloir et une banderole renforcée, pendant que des camarades remplaçaient la pollution visuelle des panneaux publicitaires des arrêts de bus par des messages de soutien à la ZAD.

Face à des flics étrangement en retrait, nous avons pris le chemin du local de permanence du Parti Socialiste. Sur place, nous avons muré l’entrée d’une quarantaine de parpaings, apportés aux « maçons » par une chaîne humaine formée avec le soutien manifestants. Le murage a duré une large demi-heure et tout en musique, protégé par les larges banderoles, sans intervention des policiers restés à l’écart de l’ensemble du cortège groupé.

Le cortège a ensuite déambulé à travers les rues, taguant des messages sur les vitrines d’assurances, d’agences immobilières et de banques, suivi cette fois par trois fourgons de la police nationale et encadré par des motards.

Après avoir fait mine de nous diriger vers la gare, nous avons accéléré vers le chantier Vinci de Saint-Hélier occupé le 14 novembre dernier, afin de ne pas se faire couper la route par les trois fourgons de la brigade d’intervention.
Pendant que la banderole renforcée tenait l’entrée pour empêcher une charge ou un coup de force de la police, la manif s’est engouffrée dans le chantier et a mitraillé collectivement les façades avec des pierres et des projectiles remplis de peinture mis à disposition à tous.
En quelques minutes, la plupart des fenêtres fraîchement posées aux premiers étages des bâtiments visés ont été explosées, et d’énormes tags contre l’aéroport ont été inscrits à l’entrée.
Bien que nous pensions le chantier vide ce samedi, quelques ouvriers étaient présents sur les toits des édifices, mais n’ont pas semblé particulièrement affectés par les dégradations. Preuve que la cible de l’attaque était claire, l’un d’eux a même carrément crié d’épargner son camion « parce qu’il n’était pas de chez Vinci », ce qui fut respecté.

Visiblement pas très préparés à une intervention rapide, les flics anti-émeute sont péniblement sortis de leurs paniers à salade, le temps qu’il nous a fallu pour nous rabattre derrière la banderole renforcée et quitter le chantier tous ensemble, sous leur nez.
Bien regroupés, nous avons rejoint le centre ville suivis par les fourgons et la BAC, où nous avons pu démonter le char et la banderole au milieu de la foule affairée de ce samedi ensoleillé, sans la moindre charge ni interpellation.
Et alors que nous finissions de plier boutique, un des motards de la police qui nous suivait s’est lamentablement effondré à quelques mètres de nous, provoquant une étonnante hilarité générale des badauds amassés autour du métro.

A ce jour, aucune arrestation ou convocation n’est à signaler.

Cette manifest’action est le fruit d’une volonté collective de relancer une dynamique de lutte offensive et visible contre l’aéroport sur Rennes et ses promoteurs que sont le PS et Vinci, profondément implantés dans notre ville.
Après les actions d’occupation et de blocage des chantiers, et les péages gratuits, il s’agissait aussi de montrer les possibilités que peut générer un rassemblement public, même en petit nombre et sans la présence des organisations officielles contre l’aéroport que nous avions pourtant invitées.
Une autre manif était d’ailleurs organisée par les camarades antifascistes contre un rassemblement néonazi au même moment à Chartres de Bretagne.

A un moment charnière où la machine à expulser peut se remettre en route sur la ZAD, nous appelons donc à multiplier les actions contre Vinci et le PS partout où nous pourrons les atteindre.

NI VINCI NI AILLEURS

NON A L’AEROPORT !

collectifdu23@riseup.net