Et ça tombe bien, car j’étais en train de me demander si je n’allais pas retourner là d’où je viens (Montélimar). J’avais du mal à trouver ma place. Les cabanes dans la forêt, ce n’est plus de mon âge (j’ai 55 ans). Les teufs et leurs musiques basiques, le plus souvent avec moult alcools et autres abrutissants, ça ma passé. Les multiples activités proposées ne m’intéressaient guère. Tout ceci va bien un moment ; la majorité s’en contente mais on ne construit pas une vie avec ça. Et pourtant j’ai décidé de construire ma vie ici où tout reste à faire même si le site est au beau milieu d’une piste d’atterrissage. Au-delà de l’anti-bétonnage, inventer le monde de demain. Peut-être parce que je ne faisais rien à leur âge (il sont jeunes en grande majorité), rien d’autre qu’user et abuser des abrutissants précités, il serait temps que je me prouve.

Le lendemain de ma trouvaille je revenais pour bâcher le tout et apporter quelques outils ; c’est comme ça que naît un nouveau site à la ZAD, sans plus de formalités. Après débroussaillage de l’accès et inspection des ruines, je constate que le four possède toutes ses briques. A l’extérieur, il est rond, entièrement en pierres apparentes ; au trois quart enterré, a l’origine couvert de tuiles demie-rondes, il n’en reste que quelques vestiges sous l’épaisse couche végétale. Devant la bouche du four, la pièce du boulanger (6m par 5) est en ruines ; on devine les deux angles opposés à la façade ainsi que des traces de voûtes sur celle-ci. Voilà mon travail : je remonterai la pièce du boulanger. Cela ne devrait pas être trop difficile : je suis maçon de métier.

La façade est des plus rustique. Des murs de 50 cm avec des grosses pierres sur les extérieurs, calées avec des plus petites et liées par de la boue. De la boue il y en a partout ici ; besoin de rien, il n’y a plus qu’a œuvrer. Cependant, après mûre réflexion sur le sujet, ce lieu est destiné à devenir communautaire ; il n’est pas raisonnable de faire déambuler le public sous une voûte de boue posée sur des murs de boue. Les normes de construction on changées depuis, c’est pourquoi j’ai décidé de couler du béton entre les pierres. C’est une décision lourde de conséquence ; entre « besoin de rien, il n’y a qu’a œuvrer » et « monter un dossier, trouver des donateurs, acheter des matériaux et les acheminer à la ZAD avant d’œuvrer », il y a une énorme différence qui permettra peut-être de se rencontrer.

Depuis 1 mois environ et quelques mètre-cubes de terre décaissés, je suis arrivé à -20 cm (plus 10 cm d’isolation et 10 cm de dalle béton, donc on arrive au niveau du sol) sur la moitié de la pièce du boulanger. L’autre moitié est occupée par le tas pierres récupérées. J’utiliserai les pierres récupérées pour bâtir le mur préparé, et libérer l’autre moitié du même coup. Je sais ce n’est pas très finot cela manque d’un plan d’ensemble ; j’aurais dû déposer les pierres plus loin, et tout bâtir d’un coup, mais comme bien souvent à la ZAD, c’est comme ça et il faut s’adapter. Dans tous les cas, que se soit la moitié ou la totalité, maintenant il faut commencer à bâtir.

Pour cela, j’ai besoin de vous tous :
ciment, fer a béton, sable, gravier en priorité (ou de l’argent pour en acheter),
tout le matériel de maçon, notamment une bétonnière,
une tronçonneuse à pierre sur châssis à plateau coulissant (à me faire prêter ou à négocier).

Une fois récupéré tout ça, j’aurais besoin de bras. Avec un peu de communication et d’organisation, cela pourrait devenir un chantier collectif pour le 13 avril (manifestation Sème Ta ZAD).

Le projet initial (réfection des murs du boulanger dans le but de la remise en train du four), s’insère dans une idée plus globale et écologique de retour à la nature et aux anciens métiers .

pour tous ceux qui vivent leurs rêves comme étant la seule et unique réalité transmettez à vos contacts

merci d’avance

Claude Dufour les Planchettes, 44360 ZAD de Notre-Dame-des-Landes 06 14. 10. 81. 81.