La chambre d’application des peines (cour d’appel) devait se prononcer jeudi sur un appel du parquet, qui n’est pas d’accord avec le choix du tribunal d’application des peines (TAP) de Paris de reporter l’examen de cette demande de libération conditionnelle dans l’attente d’un hypothétique arrêté d’expulsion signé par le ministère de l’Intérieur. Mais son délibéré a été prorogé au 11 avril, a-t-on indiqué de source judiciaire.

Le parquet considère que compte tenu de l’absence de cet arrêté d’expulsion, le TAP aurait dû déclarer la demande de libération conditionnelle irrecevable.

Or le TAP a déjà reporté à deux reprises l’examen de la demande de libération, en novembre puis en janvier, comme s’il voulait laisser la possibilité au ministère de l’Intérieur de prendre cet arrêté indispensable à la sortie de prison de M. Abdallah.

Mercredi soir, des affrontements ont éclaté devant la résidence de l’ambassadeur de France à Beyrouth entre forces de sécurité et des partisans de l’ancien activiste libanais détenu en France, a rapporté l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).

Selon l’ANI, les échauffourées ont éclaté lorsque les manifestants ont tenté de dépasser les barricades devant la résidence de l’ambassadeur. Aucune personne n’a été transférée à l’hôpital, a précisé l’agence libanaise, alors que plusieurs médias libanais ont fait état de blessés parmi les manifestants.

Le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah a maintes fois dénoncé le retard et la procrastination de la justice française dans ce dossier.

Dans leur première décision d’ajournement, le 21 novembre 2012, les juges français avaient émis un avis positif sur cette demande de remise en liberté à laquelle le parquet est opposé.
> Si la cour d’appel venait à considérer que le TAP n’aurait pas dû ajourner sa décision, elle devrait nécessairement statuer elle-même sur le fond de la demande de libération conditionnelle et, logiquement, la rejeter, en l’absence d’arrêté d’expulsion.

L’ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), arrêté en 1984 puis condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats de deux diplomates, un Américain et un Israélien, en est à sa huitième demande de libération conditionnelle.

Si en revanche la cour d’appel confirmait la décision d’ajournement, le TAP aurait la possibilité de fixer une nouvelle date d’examen de la demande de libération conditionnelle. Il risquerait alors de buter une nouvelle fois sur l’absence d’arrêté d’expulsion…

Les soutiens de l’ancien militant, âgé de 61 ans et détenu à Lannemezan (Hautes-Pyrénées), l’estiment « séquestré par l’État français sur pressions états-uniennes ». Le département d’Etat ainsi que des élus de toutes tendances du Congrès américain avaient réitéré mi-janvier leur opposition à une sortie de prison.

Voir l’article de Libérons Georges :

Acharnement judiciaire contre la libération de Georges Abdallah : nouveaux reports.

Hier, 20 mars 2013, on apprend que la Cour de cassation rendra sa décision le 4 avril et la Cour d’appel, qui devait se prononcer aujourd’hui, a reporté sa décision au 11 avril.
Georges Abdallah a déposé une demande de libération conditionnelle le 17 janvier 2012. Près de 15 mois après, une réponse lui sera éventuellement donnée.

Lire la chronologie des procédures en cours.

Ces reports renouvelés ne font que souligner le caractère politique du dossier et l’obstruction obstinée du gouvernement français à la libération de notre camarade.
Plus que jamais nous devons rester mobilisés et arracher, de toutes les façons possibles, la libération de Georges Abdallah.

★ A Paris, le 19 mars, un rassemblement s’est une nouvelle fois tenu non loin du ministère de la justice pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Ni la pluie, ni le cantonnement par la police des manifestants à un angle de rue, n’ont découragé la cinquantaine de manifestants, parmi lesquels des militants de OCML-VP, PCmF, PIR, NPA, Comité tunisien, SRA, Euro-Palestine, Association des Palestiniens IdF…
Une délégation du CLGIA avait, dans un courrier précédent à Mme Taubira, demandé à être reçue. En vain… Lire la lettre ici. http://sd-g1.archive-host.com/membres/up/29b72e7b8387d2…3.pdf

★ Le même jour un rassemblement s’est aussi tenu à Toulouse et à Pau.

★ A Beyrouth, hier, une manifestation du Mouvement libanais de la jeunesse démocratique (UJDL) devant le domicile de l’ambassadeur de France a été fortement réprimée. Trois manifestants et un journaliste ont été blessés. Lire ici. http://www.assawra.info/spip.php?article2846

http://liberonsgeorges.over-blog.com/article-acharnemen….html