Le tribunal d’application des peines de Paris (TAP) réuni lundi, a finalement convenu d’attendre quinze jours, le 28 janvier, pour dire s’il accorde ou non une remise en liberté à l’ancien membre des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), dans l’attente d’un hypothétique arrêté d’expulsion, dont la signature relève de l’Intérieur. « Est-ce que le gouvernement est contre les juges et contre la liberté, pour les Etats-Unis et pour Israël ? », résume bien son avocat Jacques Vergès.

La condamnation, en 1987, du militant du mouvement palestinien FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), faisait suite à une cabale politico-judiciaire. Georges Ibrahim Abdallah avait été arrêté en 1984 et condamné pour complicité dans les assassinats, en 1982 à Paris, de deux diplomates, l’Américain Charles Robert Ray et l’Israélien Yacov Barsimantov. Il a été avéré que les attentats de la rue de Rennes, en 1986, étaient le fait d’islamistes chiites proches de l’Iran. « Cette comédie dure depuis deux mois et le problème est de savoir si on a un gouvernement ou si c’est le bordel et qu’on se comporte comme un roquet des Américains », s’est indigné Jacques Vergès suite aux nouvelles pressions de Washington qui a réitéré son opposition à sa sortie de prison.

Au Liban, la perspective d’une libération de l’ancien chef des FARL est « accueillie favorablement », avait déclaré vendredi le ministre des Affaires Etrangères, Adnane Mansour, précisant qu’il lui serait délivré « un laisser-passer pour rentrer dans son pays ».

Sit-in devant l’ambassade France à Beyrouth suite à la décision de ce jour.

Le frère du militant Abdallah, Joseph, a fait état de pressions américaines sur le gouvernement français. Il a ajouté que la foule qui s’apprêtait à accueillir Georges à l’aéroport de Beyrouth s’est dirigé vers l’ambassade française. Les protestataires ont dénoncé la décision française. De son côté, le comité des partis et forces libanaises nationales condamne la décision française et estime le gouvernement français s’est plié pour la énième fois aux pressions américaines. Il a appelé le gouvernement et la justice en France à faire preuve d’indépendance et d’autonomie, en mettant fin à la détention illégale et arbitraire de Georges Ibrahim.

NOUS DEVONS NOUS MOBILISER POUR OBTENIR LA LIBÉRATION DE GEORGES ET DENONCER LES PRESSIONS ETATS-UNIENNES !

Collectif Gers-Palestine