Place du Bouffay, le cortège qui compte déjà quelques centaines de personnes s’élance, il ne cessera de grossir tout au long du défilé : entre 1000 et 2000 personnes au plus fort de la manif. Parmi les manifestant-e-s, des individu-e-s et collectifs contre le projet d’aéroport, le collectif « un toit pour tou-te-s » et bien d’autres révolté-e-s de Nantes et d’ailleurs.

« Police nationale, milice du capital !», « Vinci dégage, résistance et sabotage !»

La manifestation remonte les grandes artères du centre en pleine fièvre acheteuse de Noël. Un long tapis rouge dans une rue bourgeoise et commerçante est déménagé, la manif chante, crie, pétarade rythmée par des percussions. Beaucoup de slogans et banderoles anticapitalistes et antiflics.

L’objectif de converger devant le palais de Justice, sur l’Ile de Nantes, pour exiger la libération immédiate de Cyril -condamné à 5 mois de prisons ferme suite au guet-apens d’un commando de flics infiltrés- est empêché par une rangée de casqués qui bloquent l’accès à la passerelle. Il était aussi prévu d’ouvrir la parole aux réprimé-e-s, de pouvoir venir témoigner, discuter contre la répression devant le bâtiment symbole.

La tension monte, les flics ne sont pas rassurés. Ils reçoivent quelques œufs de peinture, quelques pétards et graviers. Ils en profitent pour gazer copieusement l’avant de la manif au spray, qui répond de plus belle : fumigènes, bouteilles… Des grenades lacrymogène sont envoyées, mais aussi ce qui semble être une grenade de désencerclement (?) explose dans la foule.
Le grand parking de Gloriette est pris dans un épais brouillard lacrymogène, beaucoup de passants sont empoisonnés par les gaz, un enfant fait un malaise.

La manif coupée en trois parties se ressoude pour repartir en cortège vers le centre ville alors qu’une colonne de camions de Gardes Mobiles déboule.

Loin de se disperser, plusieurs centaines de motivé-e-s occupent la croisée des trams en chantant et dansant, puis repartent vers la préfecture : le bruit court que des manifestants ont été arrêté par la BAC.

« Libérons la ZAD, et tous nos camarades/Libérons Cyril », « Qui sème le béton, récolte les pavés »…

La bas, un comité d’acceil de type contre sommet, devenu presque habituel à Nantes, nous attend : larges grilles antiémeutes sur deux boulevards, camion anti-émeute avec canon à eau, rangées de flics sur toute la largeur du Pont Morand, BACeux… Un véritable étau.

La foule repart sur le cour des 50 Otages ou la tension monte à nouveau face aux Gendarmes Mobiles.

Retour à Commerce : les manifestant-e-s se dispersent dans la nuit.

Malgré l’occupation policière de la métropole, cette manifestation montre une nouvelle fois notre détermination et notre solidarité face à toutes les répressions.

Liberté pour Cyril.

On ne lâche rien. Rage et courage : on va gagner.

N’hésitez pas à compléter/corriger