Entre 8 et 10 000 (!) manifestant-e-s se regroupent dans le centre de la métropole à 16h. Un immense cortège hétérogène, créatif et bruyant s’étend dans les artères de la ville, au cris notamment de « Ayrault, facho, le peuple aura ta peau », « Ayrault démission », « Ayrault, t’es foutu, le peuple est dans la rue », derrière la banderole de tête « Aéroport-LGV-THT-TAV-Nucléaire : société totalitaire ».

Le local du PS, fermé à double tour, essuie des jets d’œuf et quelques coups de pieds. La manifestation arrive devant la préfecture et la tension monte. L’entrée de la préfecture (protégée par des grilles) et les jardins (gardés par des CRS) sont approchés par une foule dense. Certains essaient de pénétrer dans les jardins de la préfecture, lorsqu’un casqué se met à de karcheriser les manifestants avec une lance à eau sous pression.

Il n’en fallait pas plus pour que la colère éclate. Les CRS sont la cible de divers projectiles (panneau de signalisation, bouteilles, fumigène…), ils ripostent par du gaz lacrymogène. Une dame âgée allume les flics en criant. La préfecture est taggée dans la foulée. Un CRS arroseur est sonné par un gros pavé reçu sur son casque. Un autre goret survolté menace la foule en tir tendu avec son lance grenade lacrymogène.

La foule, si elle ne cherche pas à prendre d’assaut la préfecture, reste compacte et solidaire, des milliers de manifestant-e-s font face aux flics en criant « libérez la ZAD », en chantant, en injuriant les flics. Un véhicule anti-émeute canon à eau est approché, des cars de gendarmes mobiles déboulent en nombre le long de l’Erdre. Les manifestant-e-s, déterminé-e-s, font face à la rangée de boucliers. Des percussions rythment le rassemblement.

Alors qu’une partie de la foule commence à se disperser et que la menace policière se resserre, un appel à repartir en cortège est lancé : « Ce n’est qu’un au revoir, préfet ».

C’est maintenant une manifestation sauvage d’au moins mille personnes qui s’élance dans la nuit. Après un passage par la Place Royale et les rues du quartier Bouffay, un feu de joie est allumé sur la voie du tramway, arrêt Bouffay, devant un chantier Vinci. Des manifestants jouent de la musique, des chants résonnent, malgré l’arrivée d’une dizaine de cars de CRS et un déploiement de BACeux dans les rues. La charge est imminente.

Les porcs attaquent à coup de gaz lacrymogène à bout portant, matraquent férocement les manifestant-e-s, et interpellent. Au moins trois personnes seraient blessé-e-s (dont un crâne ouvert) et deux personne interpelées selon des sources manifestantes.

Qui a des nouvelles des blessé-e-s, des arrêté-e-s ?

Cette manifestation nantaise est un nouveau temps fort de la mobilisation, de l’opposition déterminée et solidaire face à l’aéroport et son monde.

Sur la ZAD, à Nantes, partout : rage et courage. On va gagner.

N’hésitez pas à corriger/compléter.