« Est-ce le Vendée Globe Challenge ou le rapport Gallois ? Mais il semble que quelque chose a changé dans notre pays… Le changement, le changement… C’est vrai, on nous avait dit : « c’est maintenant ! » Et, échaudés par l’expérience des social-traîtres au pouvoir, in petto nous nous disions : « oui, maintenant… mais pas tout de suite ! » Et puis le voilà…

Après quelques petites demi-mesures destinées à nous faire prendre les vessies du réformisme pour les lanternes où l’on pend les patrons, après quelques coups de gueule volontaires du genre « si tu redresses pas le pays je le redresserai à moi tout seul », après quelques coups d’épée dans les eaux froides du calcul égoïste, ben… fallait que ça arrive : le changement, on a le nez dedans !

On s’habituait presque à la proverbiale mollesse des éléphants. Un coup à droite, un coup à gauche, la démarche chaloupée du pachyderme socialo, trop bien nourri et enrobé des « valeurs-qui-sont-les-miennes », et qui se dandine avec langueur dans les ors des palais. Ça fait partie de notre patrimoine, le gouvernement de « gauche » (ricanements) qui fait la politique de droite. Normal. Classique. Socialiste quoi…

Puis là, brusque, le changement. Sans coup férir, à brûle-pourpoint, inopinément, on passe à droite, mais toute ! Sans même les petits machins symboliques pour réconforter l’électeur petit-bourgeois, genre : on te baisse ton salaire mais t’as le droit de négocier avec la CFDT pour qu’il baisse pas trop… Non, juste, on te laisse le droit de te marier avec qui tu veux : ton patron, ton délégué CFDT, ou même ta tante, si elle en a…

C’est que là, le MEDEF – qui est au PS ce que le thermomètre est à ce sur quoi tu t’assois -, il était pas content. Et ça, comme on dit chez les jeunes centristes : « ça l’fait pas ! ». Il fallait un choc. Un truc qui fait mal et qui fait du bien en même temps si tu vois… ouais, un peu maso… Ben oui, socialo finalement, bon…

Gallois qu’ils l’ont appelé. Faut voir la tronche. Rien que ça, tu piges que t’en prends pour ton grade. Que tu vas raquer. Il est pas là pour rigoler le type, c’est du sérieux. Faut payer, point. On coûte trop cher, on bosse pas assez : va falloir rembourser… Là, t’as le ministre « socialiste » (putain, même les guillemets ça suffit pas…), là donc, t’as le ministre, y penche la tête, ouais, comme ça, vers la droite, et puis y dit : « ben ouais merde, eurêka, CQFD, comment que j’y avais pas pensé, c’est les pauvres qu’y faut faire payer ! ». C’est le virage. L’austérité. Le changement. Maintenant !

Ce mercredi, pour fêter ça, nous recevons les premiers bénéficiaires de ce réalisme, de ce courage politique dont causent les éditorialistes : les sans-papiers. Ah, là, pas de cadeau ! Le Valls, comme « réaliste », on aura du mal à trouver mieux. La République avec du poil aux pattes. Un dur. Un humaniste des droits de l’homme des valeurs universelles. De gauche, en plus. Quand il expulse du bougnoule, c’est avec des gants. Blancs. Nickel. Propre. De gauche…

Le CSP 59 – organisation des sans-papiers -, est toujours dans la lutte, et bien décidé à obtenir d’autres changements. On en parle avec eux mercredi donc… Avant le concert de soutien du samedi 17 ( http://http.bellaciao.org/fr/spip.php?article131414 ).

Puis, avant La Semaine à Cuba, ce sera le « ¼ d’heure en Palestine ». Nous nous entretiendrons, en direct, avec Fathi Khdirat, un Palestinien qui coordonne le projet Jordan Valley Solidarity. Un résistant quoi…

A croire qu’on ne donne la parole qu’à ceux qui ont compris que la lutte, c’est maintenant. Autrement dit, que c’est l’heure de l’mettre !

Tiens, d’ailleurs, ce jour-là, ça commence le matin : http://www.cgtnord.fr/article-14-novembre-comme-partout….html

« l’heure de l’mettre »

radio campus lille 106,6

en direct sur www.campuslille.com