Un conflit d’intérêt manifeste, qui mis en lumière les rouages des carrières des hauts fonctionnaires de l’Etat et des entreprises, et de manière brute leurs aspects les plus sombres.

Voilà sans doute pourquoi aujourd’hui en quelques lignes « Nanard » tente de nous éclairer d’une réponse dans le blog des lecteurs du Monde. [1]

On ne peut pas dire pourtant que cette réponse en soit rééllement une sur les problèmes que soulèvent cette nouvelle…

D’abord le conseiller de sa majesté insinue que le fond du problème soit celui d’une « transparence insuffisante ». Si ce n’était que cela… Ce qu’il y a de transparent dans ce projet au moins, c’est que personne n’en veut, hormis les élites friquées et leurs amis bétonneurs.

Il nous explique ensuite ce qu’il a fait en temps que préfêt pour l’aéroport de Notre Dame des Landes. C’est déjà admettre qu’il y a participer à un moment. Ca, c’est fait.

Mais cette participation n’était que celle d’un haut salarié de l’etat qui remplissait sa mission. Tout comme il le fait aujourd’hui chez Vinci. Cela n’a rien à voire, après tout, il n’est pas le seul transfuge de ce genre dans cette boîte. Cela fait même partie de l’histoire de cette société, depuis ses premières origines, depuis toujours proche de l’Etat français. [2]

En plus, cette participation consistait surtout, à ce qu’il dit, à faire de la concertation, y compris avec les opposantEs.

C’est un peu oublié que les opposantEs, et de tous bord, clament depuis le début de cette histoire que la prétendu « démocratie participative » n’était que du flan. Les enquêtes publiques et autres réunions n’ont toujours été que de la poudre aux yeux, que le projet était déjà décidé ailleurs. [3]

C’est un peu oublié aussi que pendant son règne, lui aussi avait commencé à militariser la zone, des forages ayant déjà eu lieu avant qu’il ne change de fonction et d’employeur. La zone était déjà bien surveillée et quadrillée à cette époque. D’autant qu’à ce moment le Camp Action Climat se préparait.

Mais le problème n’est pas non plus que le préfet ait ensuite joué un rôle ou non, à Vinci, dans la construction de cet aéroport. Ni même finalement que son nouveaux poste bien rémunéré soit du à sa participation exemplaire dans le dossier de l’aéroport. On pourrait presque faire comme d’habitude et simplement en rire devant une bonne bière.

Dans le fond, ce qui se joue c’est que son nouveau poste chez Vinci met un peu beaucoup en lumière une habitude chez les membres haut placés du gouvernement et de l’administration à faire des aller-retour entre public et privé. A tel point qu’on ne sait plus bien si diviser les choses de cette façon a encore un sens, puisqu’il s’agit finalement des mêmes personnes, issues de mêmes milieux…

Alors non Nanard, dans ces conditions, c’est certain que c’est la moindre des choses de tendre « à penser que nos concitoyens ne pourraient plus avoir confiance dans leur administration ».

On peut sans doute placer autant de confiance dans l’administration publique pour s’assurer du « bien commun », puisque c’est prétendument son rôle, que dans les administrations privées. Encore une fois, c’est un peu les mêmes personnes. Et quand on voit ce que font ces administrations privées dans ce domaine, il n’y a pas de quoi être rassuréE, il y a même plutôt matière à vouloir se défendre.

D’autant que ce n’est pas comme si, en ce moment, c’était la seule raison de tendre de cette façon…

Heureusement, Nanard nous rappelle qu’il y a une « déontologie de la fonction publique ». On avait presque oublié…

[1] http://mediateur.blog.lemonde.fr/2012/11/12/notre-dame-…oint/
[2] Voire la carrière d’un des fondateurs de Vinci : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Loucheur
[3] http://parolesdecampagne.blogspot.fr/2012/11/lettre-ouv….html