Le vendredi 19 octobre – 19h

Nous avons reçu cet après-midi une assignation à comparaître au Tribunal d’Instance lundi matin à 11h sur injonction de la mairie de Nantes qui exige du Tribunal notre expulsion du Lieu Unique et la condamnation à une astreinte de 1000 euros par heure d’occupation des lieux !

Nous constatons que depuis le début de notre mouvement, la mairie de Nantes n’a entamé aucun dialogue, ni avec les associations qui l’ont alertée depuis plusieurs semaines, ni avec les occupants du Lieu Unique, et n’a fait que reprendre publiquement les approximations et mensonges de la Préfecture.

Nous constatons que depuis le début de notre mouvement, la mairie de Nantes n’a fait preuve d’aucune solidarité avec les personnes qui dorment dans les rues de la ville, et n’apporte comme solution qu’une assignation devant les tribunaux pour demander l’expulsion de celles et ceux qui ont rempli leur devoir d’alerte sur le non-respect du droit élémentaire d’avoir un toit.

Nous constatons que depuis le début de notre mouvement, la Préfecture de Loire Atlantique fait des promesses mais ne débloque des solutions qu’au compte goutte, loin de répondre à l’ensemble des besoins, tant pour les étrangers que pour les français en grande précarité.

L’occupation du Lieu Unique a été la réponse à cette absence totale de solution concrète pour toutes ces personnes à la rue, dont certaines ont décidé de se mettre à l’abri au Lieu Unique, faute de lieu, pour ne pas dormir dehors et sous la pluie.

Cette assignation s’adresse à la fois aux sans-abris et aux militants et associations qui occupent et luttent, regroupés dans le Collectif « Un toit pour toutes et tous ». Les arguments apportés par la Mairie de Nantes auprès du Tribunal ne correspondent en rien à la réalité de ce qui se passe au Lieu Unique :

La mairie prétend que « les représentants de la Ville de Nantes ont tenté de dialoguer avec les manisfestants ». C’est faux : seul Mr Deschamps, chef de cabinet, s’est présenté à une conférence de presse et n’a fait aucune proposition ni déclaration de soutien. Nous n’avons jamais rencontré aucun élu de la ville.

La mairie prétend que « les revendications affichées par les occupants » ne la concernent pas. C’est faux : Le maire, en tant que garant de l’ordre public a le devoir de faire le nécessaire pour que personne ne dorme dans les rues de la ville.

La mairie prétend que toutes les personnes à la rue ont eu des solutions de logement, y compris celles qui occupent le Lieu Unique. C’est faux, le 115 n’a toujours pas les moyens de répondre positivement aux demandes d’hébergement d’urgence qui lui sont faites quotidiennement par les personnes qui restent au Lieu Unique, mais aussi par les autres personnes sans-abris. Faute de réponse positive, de nombreuses personnes renoncent à appeler le 115, et de fait restent à la rue. Ce ne sont pas les 12 familles que la Préfecture se vante d’avoir logées qui cachent la réalité concrète de toutes les autres personnes qui attendent une réponse du 115.

La mairie prétend qu’il y a des problèmes de sécurité au Lieu Unique. C’est faux : Effectivement, ces locaux ne sont pas adaptés pour un hébergement. Toutefois, des règles de vie collective mises en place et respectées par l’ensemble des occupants rendent la vie ici bien plus acceptable et plus digne que la vie dans la rue. Il faut donc un grand cynisme et une grande méconnaissance de la vie au quotidien dans la rue pour prétendre protéger des personnes en les y renvoyant.

La mairie et le Préfet prétendent que les personnes sans hébergement qui occupent le Lieu Utile ont refusé les propositions qui leur ont été faites. C’est faux : une seule famille a refusé une proposition totalement inadaptée à sa situation, et toutes les autres personnes appellent chaque jour, en vain, le 115.

Collectif de mobilisation réunissant associations, organisations, citoyens et citoyennes soutenu par (liste en cours) : AFPS 44, CSF, CGT 44, CIMADE, CNL, Collectif Enfants étrangers citoyens solidaires ( RESF 44), Collectif logement, Collectif Uni-e-s contre une immigration jetable, DAL 44, GASProm-ASTI, Gauche Anticapitaliste, groupement des Retraités Educateurs sans Frontières, LDH, les Alternatifs, Logis Saint-Jean, MRAP, NPA, Parti de Gauche, PCF, SEN, US Solidaires…