Extrait choisis:

« On est tous et toutes tellement déconstruit-es. On a tous et toutes tellement réfléchi, analysé, décortiqué, traqué les failles de nos pensées et sentiments construits que toute trace de spontanéité n’est plus possible aujourd’hui. C’est très net, on s’élève contre l’universalisme, tare dont tout soc’dem’ basique se réclame, en revanche on est tous et toutes polyamoureux-ses, non jaloux-ses, non possessif-ves, pro-sexe, anarchistes ou assimilé-es, végétarien-es a minima, végétalien-nes pour les meilleur-es d’entre nous et pratiquant-es BDSM ou au moins ouvert-es à l’idée. L’universalité des militant-es de base de nos milieux ne dérange absolument personne.
Pour ceux et celles qui ont le malheur de ne pas entrer dans ce moule, attention les dégâts. Du regard méprisant de base au bitchage généralisé, tous les coups sont permis. Que la norme de la sacro-sainte déconstruction soit si étriquée et ne laisse place qu’aux plus fort-es ou opportunistes (au choix) d’entre nous ne questionne pas grand monde. Entre déconstruction et destruction il y a un truc très con qui se produit hélas bien souvent : la tendance au dédain et au trashage gratuit de toutes les personnes qui s’échappent un peu de nos nouvelles normes, malgré le soin qu’on apporte au déni d’existence de toute forme de norme dans nos communautés »

« D’affirmer que le privé est politique c’est refuser que nos vies soient ravalées au rang d’anomalies et n’aient droit de cité que derrières les portes closes de nos appartements. C’est apparaître au monde sans le moindre complexe car les raisons qui voudraient nous pousser à en avoir sont archaïques, dénuées de sens et liberticides. »

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