Vendredi, il y a eu cette projection du MIB* au cinématographe.
Le documentaire relate des cas de violences et d’exaction policières, mais en grande partie l’histoire d’un mouvement qui s’est constitué après les émeutes de 97 à dammarie-lès-lys.
Deux jeunes (abdelkader bouziane, mohamed berrichi) avaient été tués par des flics, et la répression fût énorme.
Le truc c’est qu’elle l’est toujours, que le mouvement est réprimé à fond. Leurs locaux ont cramés, le quartier quadrillé etc… On voit les militants du MIB et ceux d’autres assoc’ comme bouge-qui-bouge pas mal désespéré par tout ça.
C’est pour ça qu’ils font une tournée en France, pour voir quelles sont les énergies qui sont prêtes à les soutenir…
Ce qui m’a dérangé, c’est qu’ils sont dans une volonté de s’institutionnaliser, ça semble être leur dernier espoir face à une justice pourrie. Ils se disent que s’ils ont des postes au pouvoir, ils vont faire changer les situations, que c’est en changeant de préfet, de procureur que les cités iront mieux. C’est n’importe quoi.
Je peux comprendre qu’ils en aient marre de passer leur temps dans des procès pour outrage et rebellion, mais cette volonté de se ranger dans les sphères médiatiques, politiques les éloignera selon moi de la réalité des quartiers. D’ailleurs il y a une sorte de discours anti-jeune qui ressortait de tout ça, la violence c’est mal, simplement mal et les jeunes qui crament des voitures c’est pas bien.
En fait un des types était vraiment un abruti, je n’aime pas dire ça mais lui, il veut sa place au soleil, il répondait à côté de la plaque et parlait comme un gourou, il s’est d’ailleurs présenté comme légalite et républicain, au nom du MIB quoi… Ah, et il a aussi été très loin dans ses considérations quand aux femmes. Le truc, c’est qu’ il y a peu de temps encore, le MIB était seulement un groupement d’individu-e-s, de tous horizons et avec un vrai boulot de terrain, ils mettaient plus en avant des notions de solidarité que de recrutement militant, et ça c’est tant pis pour les quartiers, tant mieux si ça permet à certains de s’auto-organiser, pourquoi pas pour des émeutes si la répression est la même?
Bon, voilà pour le MIB qui, malgré sa vitrine, semble prendre des allures communes à beaucoup de militants actuellement.
Il y avait aussi dans la salle le PC, des républicains et des mecs en casquette pour faire joli. Tout ce beau monde s’est chiffonné, à part quelques personnes qui ont essayé de relever le débat, selon moi, sur l’idée de violence, de légalité etc.. En espérant qu’à Nantes la voix des quartiers arrivent au centre-ville bourgeois plus souvent…

*MIB: mouvement de l’immigration et des banlieues, 45 rue d’aubervilliers, 75018 paris. 01 40 38 06 53
et:
http://mibmib.free.fr