Alors qu’une grande partie des lieux occupés sont déjà expulsables, l’accord obtenu par le comité de soutien aux grèvistes de la faim auprès de la Paix Sociale tout juste de retour au pouvoir affirme par défaut que la grosse centaine d’opposant-e-s venue s’installer depuis 2008 n’est pas considérée comme habitant sur la ZAD et n’est donc pas concernée par ce délai. L’épée de Damoclès des expulsions est donc toujours plus d’actualité sur cette catégorie d’opposant-e-s. Par elle, c’est une des expressions hors contrôle de cette lutte qui est visée.

Le déploiement armé-casqué qui accompagne une manif en ville ou la venue d’un juge dans le bocage laisse imaginer celui que l’Etat mettra à disposition de Vinci pour expulser.
Même si une manif de réoccupation est déjà annoncée pour continuer à perturber leurs plans sur le terrain en réagissant collectivement après des expulsions, il est aussi imaginable de les rendre difficiles.

Comment agir d’ailleurs pour soutenir la lutte sur la zone face à ce rouleau compresseur ?
Avant la manif du 24 mars, on a pu voir la multitude de l’ « ordre » circuler et s’installer dans les casernes, hotels et parkings des alentours larges de leur « Métropole Grand Ouest »(Nantes-Rennes-St Nazaire). Il en sera de même pour l’assaut des expulsions, mais l’effet de surprise est un allié de taille pour écraser toute révolte, l’usure de l’attente aussi.

Si, en flânant devant un de ces endroits où le pouvoir stocke ses soldats, un attroupement vous semble inhabituel, ou si, dans un des innombrables bureaux et couloirs des administrations impliquées dans ce projet, une information venait à s’échapper, faites tourner le mot. On se chargera de vérifier que ce n’est pas pour un match de foot, un rassemblement anti-avortement, ou la venue d’un président quelconque.

Trahir les puissants, détruire ce qui nous détruit ou reprendre ce qu’on nous vole sont autant de pratiques faciles à condamner quand on se limite à l’idée qu’elles auraient une valeur morale en elles-mêmes.
Voilà une nouvelle occasion de voir que c’est leur sens politique qui nous interresse.