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« Ils n’ont rien dans leur arsenal impérial tout entier qui puisse briser l’esprit d’un Irlandais si celui-ci ne veut pas être brisé. » Bobby Sands

L’oppresseur doit opprimer, réprimer, étouffer, nier l’opprimé. Il massacre, occupe, matraque, surveille, punit, emprisonne. Mais rien n’y fait. Les massacrés se relèvent plus nombreux, les occupés restent, les matraqués résistent, les prisonniers ne plient pas.

Bobby Sands reste dans nos mémoires comme l’incarnation de la résistance irlandaise face au colon britannique, qui le laissa mourir de faim dans ses cachots. Mandela sortit debout, en héros, quand le régime d’apartheid fut abattu.

Aujourd’hui, comme lui, des milliers de Palestiniens attendent la justice, qui viendra, avec la fin de l’apartheid israélien. Barghouti ne plie pas, Saadate, à l’isolement, continue de résister.

La Palestine vit dans chaque foyer palestinien occupé, elle vit par la résistance armée, par la résistance civile, par la solidarité internationale, par ses enfants, instruits et conscients, par ses aînés, qui portent en eux la mémoire toujours vivante de la dépossession. Elle vit, la Palestine, y compris dans les cachots où on voudrait la cacher.

De quelles armes disposent les enfants de Palestine emprisonnés ? Le droit, qui n’entre qu’à reculons dans les prisons, est banni des geôles sionistes. On y vient sans raison, on y est « interrogé », puis on y reste jusqu’à ce que l’arbitraire en décide. Les tribunaux sont militaires, la justice est celle de l’occupant – autant dire de l’illégitime.

L’oppresseur doit donc aussi se justifier. Il le fait par la propagande, celle qui présente le colonialisme comme ce bien indispensable à la « civilisation », et la résistance populaire au projet raciste des sionistes, comme du « terrorisme ». Sands était un terroriste, Mandela aussi. Et s’il fallait vraiment se laisser occuper par la langue du dominant, alors nous dirions que nous sommes tous des « terroristes », à la suite de Manouchian, Aubrac et Jean Moulin.

Mais au présent. C’est-à-dire en ce moment précis où 2000 prisonniers palestiniens mettent en danger leur vie, par la grève de la faim, cette arme politique dont le garde-chiourme ne peut les priver.

Face à cela, l’oppresseur est dépourvu. Que faire ? Non qu’il se soucie du risque vital encouru par les résistants emprisonnés – c’est le même qui ensevelissait les enfants de Gaza sous des tonnes de bombes au phosphore. Mais le prix politique à payer en cas de décès pourrait être élevé.

Le 17 avril dernier, Khader Adnane, placé en « détention administrative », était libéré après 66 jours de grève de la faim (le même nombre de jours que Bobby Sands…). D’autres prisonniers sont dans un état critique, et au total, ce sont désormais au moins 2000 prisonniers qui sont en grève de la faim.

C’est dans ce contexte que nous aurons le grand plaisir d’accueillir dans nos studios, ce mercredi, dans le cadre de notre « ¼ d’heure en Palestine », un ancien prisonnier palestinien, récemment libéré, après 7 ans de cachot. Avec lui, nous évoquerons le mouvement actuel, et décrirons la « procédure » par laquelle un peuple résistant devient ce prisonnier dont nous parlons. Comme il le dit lui-même, évoquant les « causes » de son arrestation : « pour Israël, tout le peuple palestinien est condamné d’avance ».

Nous, nous disons, en préalable à cette émission : bienvenue Salah Hamouri !

C’est l’heure de l’mettre !