Fin janvier, venu le moment du rendez-vous, tout les demandeurs d’asile ayant habité le Refuge étaient soit relogés soit partis tenter leur chance à Nantes ou dans une autre région… la proposition de rencontrer le préfet, transmise par les agents du SDIG, fut purement et simplement annulée !

Le 1er février, Jean-Luc ROTUREAU, adjoint du maire d’Angers délégué à l’Urbanisme, aux Droit des sols et du Logement, valide le permis de démolition du Refuge. En plus de nous d’ignorer, la mairie d’Angers se place du côté des puissants ! Nous ne sommes pas dupes des jeux de pouvoirs, mais il serait peut-être temps de leur rappeler ce qu’est réellement une Mairie, ce qu’elle est censé représenter.

Silence radio… à notre égard seulement car, pendant ce temps, certains individus (qui se reconnaîtrons) se permettaient de généraliser les quelques problèmes que nous avons rencontrés voir même de déformer la réalité ! Comme nous l’avons eu l’occasion de l’exprimer dans l’un de nos tracts, notre quotidien est fait : « de rires et de pleurs, d’espoirs et de désespoirs ».

A deux reprises, les élus et responsables associatifs locaux ont sollicité la « solidarité nationale » pour l’accueil des demandeurs d’asile :
– le 21 octobre 2011 par une lettre ouverte adressée au préfet de Maine-et-Loire ainsi qu’au préfet des Pays-de-la-Loire.
– le 3 novembre suivant, lors de l’entretien avec M. Claude GUEANT, Ministre de l’Intérieur.

Le vendredi 2 décembre, 1 mois plus tard, à Paris, lors de la séance à l’Assemblée Nationale, on pouvait y apprendre :
– que le Fonds d’Aide au Relogement d’Urgence (FARU) n’est pas en déficit puisqu’il reste 5 millions d’euros non dépensés…
– et que Mme Valérie PÉCRESSE, ministre du Budget, demande aux députés de prélever 2 millions d’euros sur ce fonds pour « soutenir les communes pour l’acquisition de gilets pare-balles destinés à équiper les polices municipales ».

Le mardi 24 janvier, à la demande du Ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, des élus locaux le rencontrent à nouveau à propos des demandeurs d’asile. Il s’agit …
– des députés : Paul Jeanneteau, Jean-Charles Taugourdeau et Joseph Bossé.
– des sénateurs : Daniel Raoul, Corinne Bouchoux, Catherine Deroche et Christophe BÉCHU.
– ainsi que le président d’Angers Loire Métropole et ancien maire d’Angers, Jean-Claude ANTONINI, et l’adjointe au maire d’Angers déléguée à l’Action et à l’Animation Sociales, à la Santé et au Handicap et à la vie associative, Rose-Marie VÉRON.

Suite à l’entretien du 3 novembre 2011 à Paris, le ministre de l’Intérieur avait promis des moyens supplémentaires… Depuis début novembre, en envoyant à plusieurs reprises les CRS et les gardes mobiles sur Angers, il n’était pas question de moyens d’accompagnement ou d’accueil mais d’un instrument supplémentaire de contrôle, d’intimidation et de répression.

Encore mieux que de déléguer ses obligations (loi DALO, etc.) à des associations, avec des budgets insuffisants, à Angers, l’État profite de la « solidarité communale » des SDF français et de leurs soutiens… mais venu le temps du relogement des SDF français, c’est le silence radio !

Le mardi 13 mars, pour le retour des beaux jours, nous avons prévu un « pique-nique solidaire » en parallèle du rassemblement devant la préfecture, regroupant travailleurs sociaux, les syndicats de Thompson-Technicolor et leurs soutiens respectifs. Beaucoup de monde, soleil et ciel dégagé au rendez-vous… En fin d’après-midi, l’agent du SDIG nous recontacte afin de nous proposer de nouveau un rendez-vous avec le préfet.

Le jeudi 22 mars, de 18h à 19h30, nous étions à la préfecture en compagnie de M. CIREFICE, chef du cabinet du préfet de Maine-et-Loire, un de ses collègue ainsi que deux responsables du Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS). Pour l’anecdote, une fois rentré dans la préfecture, nous sommes passé devant une salle remplie de CRS qui ne faisaient rien d’autre qu’attendre.

Pour résumer, ces « représentants de l’État » nous conseillent le 115 pour être relogé après expulsion. Pour ceux qui souhaitent un logement pérenne, ces personnes nous conseillent un suivi avec un travailleur social (CCAS ou SAAS) afin de constituer un dossier HLM. A cela, nous répondons que :
– malgré le retour des beaux jours, le 115 est surchargé,
– la plupart d’entre nous sont déjà suivi par un travailleur social,
– des dossiers HLM sont en attente depuis plusieurs mois sans aucune réponse.

Nous avons donc pu constater par nous même que les représentants de l’État en Maine-et-Loire ne connaissent pas grand chose de leur territoire… ou qu’ils se foutent royalement de notre gueule !

Pour conclure, l’État est bien loin de se préoccuper de ses obligations, telles que le logement des français ou les « conditions matérielles d’accueil » des réfugiés. L’État français est sur une pente savonneuse : contrôle au faciès, déplacement de troupes (CRS et gardes mobiles), équipement des polices municipales, … jusqu’où ira cette peur et volonté de contrôle de la population ?

– Papa, pourquoi on dit « gauchistes » et pas « droitistes » ?
– Parce que pour la droite on dit « fascistes » !