Malgré les demandes judiciares pour garantir la liberté de circulation et les mesures préventives décidées par le gouvernement, les organisations de chömeurs les plus « dures » maintiennent leurs positions et couperont jeudi 19 février les principaux accés á la capitale et plus de 90 points dans le pays. « Avec le pouvoir de mobilisation que nous avons, nous poudrions assiéger Bueos Aires mais ce n’ est pas notre objectif. Les barrages vont être effectifs, cela va générer des perturbations mais il y a toujours des voies alternatives » a assuré Nestor Pitrola du Polo Obrero (organisation piquetera du Parti ouvrier). « les barrages auront lieu de 10 h á 17 h pour ne pas gêner les travailleurs qui vont et reviennent de leur travail » a-t-il ajouté. Il y aura également des problémes de circulation dans le centre ville vu que les organisations piqueteras se rassembleront devant l’ Assemblée municipale, avec d’autres organisations sociales et politiques pour dénoncer la modification du Code Contraventionnel « et les mesures répressives qui visent á limiter les mobilisations populaires ». Ensuite elles marcheront au Parlement contre la réforme du droit du travail.

Hier le gouvernement national et celui de Buenos Aires ont affirmé qu’ils garantiront la circulation. Le ministre de l’ Intérieur a affirmé que « le gouvernement prendra des mesures préventives ». Le ministre de la Justice de la province de Buenos Aires a signalé qu’il allait « agir en premier lieu comme le demande la justice et ensuite dans un second temps en garantissant la vie et les biens des citoyens ». De son côté, le juge fédéral de La Plata, Zuilu, a demandé au gouvernement de « garantir la circulation sur l’autoroute La Plata-Buenos Aires (un des 4 points de blocage) avec l’aide des forces de sécurité ».

Le gouvernement a annoncé qu’il y aura une présence policiére durant tout la journée mais que en aucun cas il était disposé á réprimer. « Ce serait la meilleure excuse pour que les piqueteros provoquent des incidents » a dit le ministre de l’Intérieur.

La question que l’on se pose ici est la suivante : Comment le gouvernement va-t-il s’y prendre pour garantir la liberté de circulation sans lui même couper les routes par les forces de sécurité.

Rappelons quelques antécédents :
le 26 juin 2002, féroce répression contre les piqueteros avant que ceux ci ne bloquent le pont Pueyrredon : 2 assassinats de Dario et Maxi, plusieurs centaines de blessé-e-s.
février 2003, blocage d’une manifestation piquetera dans le centre de Buenos Aires, la police procédant elle-même á cette occasion au « piquete ».

Les camarades d’Indymedia Argentine seront présents aux quatres points de blocages et tacheront d’ informer en temps réel des situations et de leurs évolutions. www.argentina.indymedia.org

Buenos Aires- 18 février 2004 santelmo(arobaz)no-log.org

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Jeudi 19 février, à partir de 10 h, plusieurs organisations de chômeurs couperont les principaux accès de la ville de Buenos Aires pour la restitution de 250 000 plans de travail (sorte de CES) et contre la nouvelle réforme du droit du travail. Ces actions se déroulent au moment où le gouvernement est en négociation avec le FMI au sujet de la dette publique et adopte une posture de fermeté, en particulier sur la réduction de 75 % de ses créances détenues par des investisseurs étrangers. Mème si à plusieurs reprises, Kirchner a affirmé qu’il se refusait à réprimer les piqueteros , il affirme tout de même vouloir garantir la liberté de circulation ! Après un mois de janvier très calme, les mobilisations se succèdent. Durant six jours deux organisations piqueteras (MIJD et MST) ont occupé le hall du ministère du travail avec grève de la faim de leurs dirigeants pour protester contre la supression des 250 000 plans sociaux. A cette occasion, plusieurs organisations de piqueteros ont réitéré leur soutien au gouvernement en accusant la partie « dure » du mouvement d’être à la recherche d’ une répression pour « jouer les martyrs ».

La position gouvernementale n’empêche pas la répression de s’exprimer. Celle ci est particulièrement importante et systématique dans la province de Salta (région de gisements pétroliers et gaziers). En moins d’un an se sont produit quatre opérations policières se soldant par des arrestations, une durant les élections présidentielles de mai 2003 et trois durant la gestion de Kirchner. Jose « Pepino » Fernandez, le référent de l’UTD (Union des Travailleurs sans emploi) de Mosconi, principale organisation de piqueteros de Salta, a été, pour sa part, arrêté à trois reprise. Les piqueteros réalisaient un campement face à l’entreprise pétrolière « Refinor » -récemment acquise par l’entreprise brésilienne Petrogas- à Campo Durán, à 60 kilomètres de General Mosconi, en bloquant les entrées et les sorties des camions. L’action exigeait l’accomplissement de la promesse assumée par le gouvernement national en novembre 2003 de payer 39.500 pesos (80 000 francs) d’ indemnisations de licenciement. Les manifestants réclamaient également la re-étatisation de YPF et le contrôle ouvrier de l’entreprise.

Dans un autre registre, face aux problèmes de logements, deux organisations de chômeurs luttent actuellement pour l’octroi de terrains. Un de ces mouvements (MTR) campent depuis une semaine sur la place de Mai (face au palais présidentiel), l’autre occupe un terrain et est en attente de réponse officielle.

Buenos Aires – 17 février 2004 santelmo(arobaz)no-log.org