Le 9 Novembre 2011 dernier, Michel Collon devait se produire à la Bourse du Travail de Paris afin d’assurer la promotion et la vente de son dernier ouvrage. Cette présence était l’étape parisienne d’une tournée en France qui nourrit comme toujours son action de dénonciation des “médiamensonges”.
Les “médiamensonges” sont la dénonciation de certaines allégations considérées comme officielles pour leurs substituer d’autres positions officielles. Ce fut le cas sur la question libyenne ou les affirmations émanant de l’OTAN (ou de la presse occidentale les relayant) était combattues par la diffusion des versions libyennes.
Le “Mouvement marocain du 20 février Paris-Ile-de-France” avait fait réserver une salle afin d’y conduire un débat sur les révolutions arabes, mais derrière cette initiative se cachait une soirée de promotion du journaliste “anti-impérialiste” Michel Collon.*1

Le 8 Novembre 2011, le Collectif Missak & Mélinée exprimait une position de désaccord sur la présence de Michel Collon à la Bourse du Travail de Paris, lieu historique des luttes ouvrières. En effet, Michel Collon est connu pour refuser tout soutien au militants ouvriers, syndicalistes des dictatures qu’il soutient (Syrie, Iran, Chine, Russie, Libye notamment) au nom d’un prétendu anti-impérialisme.
Le 9 Novembre 2011, les administrateurs de la Bourse du Travail de Paris et notamment l’Union départementale de la CGT prenaient la très juste décision de maintenir la réunion à la Bourse mais sans la présence de Michel Collon, jugé indésirable. Contre toute vérité, le “Mouvement du 20 février” publiait alors un communiqué selon lequel des “menaces déclarées par des groupuscules violents” avaient interdit cette réunion et que la CGT, prise de court n’avait pu dépêcher un service d’ordre.

Outre le fait que le Collectif Missak & Mélinée n’est pas un ensemble de groupes violents ni menaçants, les syndicats ont annulé l’accès de Michel Collon à la Bourse du Travail de Paris comme elle l’aurait fait pour d’autres perturbateurs. Le projet de lui assurer une protection personnelle syndicale ne peut être qu’une pure invention : Monsieur Collon n’est pas un syndicaliste, il ne participait ce jour là à rien qui ressemblât de prêt ou de loin à une initiative syndicale. Il venait juste assurer la diffusion de sa camelote et l’auto-promotion de sa personne. Comme en témoignent ses propres allégations, tout cela lui fait perdre du temps et surtout de l’argent.

L’affaire aurait pu s’en tenir là, mais un émoi violent s’est emparée de toute une communauté que nous avions peut être rapidement désignée comme “confusionniste”, mais dont la suite de cette affaire nous a démontré que nous étions en deçà de la vérité, ou simplement visionnaires, comme en témoignent les faits que nous rapportons.
Le 21 novembre 2011, le Front syndical de classe (FSC, regroupant des militants syndicaux principalement de la CGT et de la FSU)*2 publiait un communiqué des plus confus signé de l’historienne Annie Lacroix-Riz dans lequel nous étions enjoints de témoigner tout le respect dû à Monsieur Collon au motif principal que celui-ci s’était fait gravement malmener par la police belge quinze ans plus tôt. A défaut de nous exécuter cela nous assimilerait à Nixon et à des suppôts de la guerre du Viet nam.
Le 24 novembre 2011, un mouvement de jeunesse révolutionnaire antifasciste de la région de Limoges exprimait son soutien à l’initiative du Collectif Missak & Mélinée et prenait la décision de désigner désormais le FSC comme une “organisation ennemie”.*3

N’ayant pas le moindre doute ni la moindre conscience des conséquences de ses égarements, le FSC s’enfonçait en exprimant dans un nouveau communiqué son soutien inconditionnel à Michel Collon. Le Collectif Missak & Mélinée était alors supposé lié à divers groupes et personnalités polémiques de l’anti-conspirationnisme et participant à une cabale sans doute organisée par des suppôts de Bernard-Henri Lévy. La confusion est alors montée d’un cran lorsque le FSC a cru judicieux d’apporter soutien et solidarité militante à l’Union populaire républicaine (UPR), une organisation souverainiste et droitière animé par le dénommé François Asselineau, ancien proche de De Villiers et de Pasqua*4, ancien membre du gouvernement de Juppé et plus récemment serviteur de Nicolas Sarkozy.

Depuis, le FSC traverse une crise utile et justifiée, des jeunes antifascistes membres du FSC ayant pris la mesure des choses.***Du coté des supporters de Michel Collon et de sa galaxie, se dessinent alors les contours de ce qu’il est convenu d’appeler désormais “L’Affaire Michel Collon. Parmi d’étonnantes prises de positions autour de cette affaire, on a pu lire sur le site michelcollon.org :

Sous la plume d’une certaine “Cheshire Cat” et en guise de soutien, une singulière mise en cause de la CNT (Confédération Nationale du Travail) française accusée de vilenie à l’égard de Dieudonné, qu’il serait très déplacé de considérer comme antisémite.*5
Le 15 Novembre 2011, Michel Collon enjoignait les animateurs d’Indymédia Paris de venir de débattre avec lui à propos de cette affaire.*6- Son ancien ami, le lepéniste Alain Bonnet de Soral (avec lequel il est actuellement fâché) lui apporte alors un soutien mérité en relayant son article phare sur cette affaire.
De nombreux sites, blogs et groupes conspirationnistes parfois situés a l’extrême droite expriment alors ouvertement leurs émotion devant la « censure », et le « maccarthysme » dont serait victime Michel Collon, sans que celui-ci ne s’en démarque, ni ne prenne la moindre distance vis-à-vis de ses encombrants soutiens. Il est dès lors justifié de parler d’une « galaxie Michel Collon » – pour reprendre le titre d’un ouvrage récent sur Dieudonné – qui part d’une certaine extrême gauche et qui se répand à l’extrême droite chez les pires ennemis du monde ouvrier.*7

Cette affaire, minime au départ, car limitée a une polémique sur l’usage d’une bourse du travail, est clairement devenue aujourd’hui une affaire importante. «L’Affaire Michel Collon » a l’immense vertu de faire tomber les masques sur une situation qui ne peut qu’inquiéter les militants du mouvement ouvrier : cette confusion qui nous rend témoin du soutien de syndicalistes qui se disent “de classe ” à une organisation droitière ; le recours au soutien de militants d’extrême droite comme Alain Soral ; les liens de Michel Collon avec l’intellectuel Jean Bricmont qui est proche de l’extrême droite antisémite et des négationnistes dont il est un soucieux défenseur de leurs droits ; ses amitiés avec Olivier Mukuna, cinéaste et journaliste Belge, ami de Dieudonné et réalisateur d’un film hagiographique à la gloire de celui-ci (titré « Est-il permis de débattre avec Dieudonné ? ») ne fait qu’exprimer une fois de plus le chemin mouvant qui a été empreinté par une partie de l’extreme gauche. L’initiative du Collectif Missak et Mélinée vise aujourd’hui à lancer un débat salutaire et indispensable pour tracer une ligne de démarcation claire et franche, entre le mouvement ouvrier et des alliés opportunistes qui en sont les fossoyeurs.
La crise grave que traverse un mouvement comme le FSC ne peut que nourrir l’espoir d’une indispensable mise à plat et au propre d’une situation qui ne peut plus durer.

De plus, notre initiative a reçu de nombreux soutiens de militants ou d’organisations, dont beaucoup de syndicalistes de la CGT, de jeunes antifascistes et diverses personnes anonymes ou non qui ont tenu à nous exprimer leur inquiétude, mais finalement aussi leur soulagement dès lors que ces questions ont été enfin soulevées. Des unions départementales, des structures syndicales ont décidé de refuser tout accès à Michel Collon à la Bourse du Travail de leurs localités. Ce mouvement doit s’étendre et lancer un nécessaire débat entre militants du mouvement ouvrier.

Le Collectif Missak & Mélinée invite tous les militants, syndiqués, responsables politiques et syndicaux, à se documenter et à débattre sur cette situation de confusionnisme politique, notamment développée par des personnalités comme Michel Collon et ses réseaux, qui participe a créer des ponts et des alliances répugnantes avec les ennemis historiques du mouvement ouvrier, avec ceux qui soutiennent les répressions contre des militants ouvriers et syndicalistes, en Syrie ou en Iran, en Chine ou dans d’autres pays soutenus par ces prétendus « anti impérialistes ».

Une meilleure connaissance du phénomène fasciste, de ses liens passés et présents avec certains courants se réclamant du mouvement ouvrier, ne pourra que prémunir les militants contre ces alliances. D’ores et déjà, la réflexion, la connaissance et les liens nécessaires de solidarité internationale du mouvement ouvrier ne pourra que nous aider, en nous permettant d’apporter

notre soutien aux victimes de la répression et d’en finir avec toute forme de complaisance à l’égard d’individus tels que Michel Collon.

Collectif Missak et Mélinée

http://missaketmelinee.wordpress.com/

Notre mot d’ordre : Collon hors des Bourses du Travail et du mouvement ouvrier ! Réservons notre solidarité et notre soutien a nos camarades en lutte partout dans le monde !
Notes voir sur :
*1 Voir sur: solidmar.blogspot.com/2011/11/par-ayad-ahram-9112011-bonjour-le.html
*2 Voir sur :”sur l’affaire collon” par Annie Lacroix Riz: .frontsyndical-classe.org/article-sur-l-affaire-collon-89455875.html
*3 Voir sur :Sur le site Antifasciste Red Skins Limoges
http://redskins-limoges.over-blog.org/article-qui-est-v….html
4*”de la guerre idéologigue”: frontsyndical-classe.org/article-de-la-guerre-ideologique-90864726.html
5* Voir sur: “Purification idéologique en france” – michelcollon.info/Purification-ideologique-en-France.html
6* Voir sur; “callomniateurs d’indymedia paris je vous propose un débat”-michelcollon.info/Calomniateurs-d-Indymedia-Paris-et.html
7* Citons parmi ceux ci, “egalité et reconcioliation” d’Alain Soral, “Sott.net” ou les réseaux de “Réopen911″ et “we are chance” et une multitude de blogs liés à cette mouvance
-Voir par exemple sur: egaliteetreconciliation.fr/Purification-ideologique-en-France-9079.html
Ou encore sur: egaliteetreconciliation.fr/Michel-Collon-Calomniateurs-d-Indymedia-Paris-et-Cie-je-vous-propose-un-debat-public-9054.html