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EDITO :

Décembre 2011

Le numéro 0 de ce journal date de février 2011… À ce moment-là, des peuples, de l’autre côté de la Méditerranée, commençaient à ébranler l’ordre établi depuis bien trop longtemps. Cependant, tout est fait pour endiguer les élans d’émancipations populaires et révolutionnaires, depuis la région minière de Gafsa jusqu’à la place Tahrir, au Caire, en passant par la ville Benghazi. Et ce par tous les moyens : par des interventions militaires de puissances occidentales comme la France, ou par les élections qui scellent le mariage entre la domination du capital et de l’islam partidaire.

Cette période de frénésie consumériste aux Cordeliers, pour les fêtes de fin d’année, est marquée par la mainmise des bureaucrates de Bruxelles. Comme le disait Henri Lefebvre, « chaque bureaucratie aménage (s’aménage) son espace. Elle le jalonne, elle le marque. Il y a l’espace fiscal, l’espace administratif, l’espace juridique ».

Fini les séducteurs et le spectacle à la Berlusconi, voici venu le temps de l’austérité des cravates ! Et de deux injonctions : sauver la monnaie européenne et les banques de la crise, et mettre en place des gouvernements d’union nationale comme en Italie ou en Grèce – qui voit l’extrême droite au pouvoir aux côtés de la gauche de gestion. Parallèle sordide mais évocateur : ça rappelle la période de l’«union sacrée» d’avant la première boucherie mondiale, qui sonna le glas des luttes contre le capital pour un long moment. C’est, en quelque sorte une version moderne du sabre et du goupillon : la Police et l’Économie.
L’alliance de classes demandée par la bourgeoisie est remise en cause chaque jour – par exemple par les prolétaires chinois ; ou ici même, en Poitou-Charentes, par des salariés lorsqu’ils et elles voient des usines fermer, des emplois être supprimés (comme à Aubade, New Fabris, Valeo, à la Snecma ou aux Fonderies du Poitou).
Encore une fois seront évoqués et décortiqués ici les processus et dispositifs répressifs mis en œuvre contre toute tentative pour ne pas se résigner à cet ordre capitaliste et marchand qui n’hésite pas à parer de vert ses villes pour masquer la réalité de sa logique : le profit.

Noël ne sera pas, pour nous, placé sous le signe de la fête, mais pas non plus sous celui de la défaite. Que ce soit par rapport aux projets de rénovation urbaine « Cœur d’agglo » – au centre des stratégies du groupe Vinci – et de construction de la LGV ; contre l’enfermement ; ou contre le nucléaire, ce colosse de l’énergie mortifère qui induit une société avec une présence accrue de flics dans les rues et les transports publics (voir celle des CRS au marché de Noël à Poitiers).

En passant, une pensée aux inculpé-es de la guerre sociale en cours…

Bref, décidément, s’il était largement temps que sorte ce nouveau numéro, ce ne sera en tout cas jamais trop tard.

A consulter ici :

http://epinenoire.noblogs.org/files/2011/12/EN1_journal.pdf