Qu’ilEs y soient montéEs dans l’optique de chanter comme le soulignent abondamment les communiqués, ou pas_il y a des endroits plus agréables pour chanter et d’autres choses à imaginer dans les bureaux d’enemies_n’a pas changé la suite. Les CRS avaient l’ordre de blesser, ce qu’ilEs ont fait en s’acharnant sur une personne au sol, en choisissant de frapper à la tête.

Pour autant le teneur de ce qui a suivi va bien au-delà de la réponse d’une « minorité d’opposant-e-s » à une « provocation policière ».100 000 euros de dégâts annoncés dans le torchon local, des flics qui chargent dans les couloirs, gazent à tour de bras à l’intérieur du bâtiment et se prennent des objets divers et variés, se font asperger de peinture et à l’aide d’extincteurs, des manifestantEs qui se font charger d’un côté et reviennent de l’autre, c’est pas une réaction d’ »indignation » face à une situation de « violence policière », même si cet acharnement* fout la rage. C’est faire le choix de l’affrontement dans ce lieu là, et le tenir dans un contexte encore plus surveillé, speed que d’habitude. C’est que ça a du sens, en soi, et un sens suffisamment partagé pour que près d’une moitié des individuEs le fassent et que la quasi-totalité des autres ne se barrent pas dès que ça chauffe, restent et continuent à gueuler des sloggans, distribuer des tracts, discuter avec les passagerEs.

Atteindre matériellement cet aéroport-ci, lui porter des coups, c’est rapeller que ça n’est pas seulement l’aéroport de notre dame qui pose problème, que se battre contre la construction d’un aéroport en particulier, ça n’est pas forcément accepter la présence des autres aéroports ni du monde qui va avec. De façon spontannée, parce que le fait de pouvoir rentrer dans le hall de l’aérogare, avec à portée de main distributeurs de banques, pubs et guichet de compagnies aériennes, permettait de le faire, pour une fois. Rendre ce lieu puant moins lisse, impropre à la circulation, enrayer ses rouages à défaut de le faire fermer. Briser la cohabitation silencieuse entre bourges, pauvres ayant mis toutes leurs économies dans un aller-retour au bled et expulsions de sans-papiers. Rendre palpable ce que c’est réelement. Un efrontière, un obstacle. Un lieu de contrôle des corps et de tri.

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