LA JUSTICE N’ASSUME PAS !
PROCES EN APPEL DES 4 DE TOURS LE… 23 AOUT

La justice fait encore très fort. Les 4 de Tours (deux militants de SOIF D’UTOPIES et deux de RESF 37) sont poursuivis par le ministère de l’intérieur pour avoir, selon Hortefeux, diffamé des administrations publiques. A la suite d’un procès mémorable le 5 avril, l’une d’entre eux (de RESF 37) a été relaxée, les trois autres sont condamnés à 500 € d’amende avec sursis, 300 € de dommages et intérêts et 3000 € de frais de justice (parce qu’il y a eu trop de témoins et que les débats ont été longs, selon le tribunal).
Les 3 prévenus condamnés et le procureur ont fait appel. Ce nouveau procès aura lieu le 23 aout 2011 à 14 h à Orléans.
Rappelons que le procès des 4 de Tours a été reporté 3 fois avant que le tribunal correctionnel daigne enfin entendre les 4 prévenus, les 11 témoins et les plaidoiries des 2 avocates. Malgré 8 heures de débat, le tribunal n’a tenu aucun compte des arguments avancés par la défense. Dans son délibéré, seuls les propos du procureur sont repris et servent à motiver le jugement. Et on nous parle de l’indépendance des juges du siège !
En convoquant les 4 prévenus pour un procès en appel le 23 aout, la justice montre encore une fois qu’elle n’assume pas ce procès politique. Normalement, il faut attendre entre 6 à 8 mois pour que le procès en appel ait lieu. Après avoir trainer des pieds en pendant des mois, maintenant elle choisit la précipitation. Elle tente d’atteindre les droits de la défense (il va être difficile que tous les témoins soient présents à l’audience pendant cette période estivale). C’est aussi tenté d’empêcher toute forme de mobilisation. Beaucoup ne pourront exprimer leur solidarité que de leurs lieux de villégiature. Après avoir vainement voulu bâillonner les militants que nous sommes, maintenant la justice veut nous juger en catimini ! A sa façon, elle commémore le 15e anniversaire de l’évacuation de l’église Saint Bernard : le 23 aout 1996 !
La teneur politique de ce procès semble gêner très fortement tant les tenants du pouvoir que les juges et autre procureur. Tant pis pour eux, on ne lâchera rien ! On assume ! Nous revendiquons le droit de faire part publiquement de nos soupçons sur les dérives, les exactions de l’administration, de la police et de la gendarmerie, de faire des comparaisons historiques, notamment avec le régime de Vichy, de dénoncer, de se mobiliser contre le politique xénophobe et raciste de l’Etat.
Nous n’accepterons donc aucune condamnation. Si la cour d’appel d’Orléans ne nous relaxe pas, nous irons devant la cour de cassation et si besoin ferons condamner l’Etat part la cour européenne. Face aux politiques sécuritaires, xénophobes, racistes mises en œuvre concrètement tous les jours, il ne peut y avoir aucun compromis. Sinon on commencerait à abandonner la lutte pour un monde solidaire, ouvert et où les êtres humains soient au centre et non pas les profits. Ils sont la cause de tant de destruction, comme en Afrique, en Europe (Grèce, Irlande Portugal, Espagne, maintenant l’Italie et bientôt la France) et dans bon nombre de régions du monde !
Tours, le 14 juillet 2011
Jean Christophe Berrier, Muriel El Kolli
de SOIF D’UTOPIES
06 31 56 17 56
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