1 – Leur inauguration ce soir lundi 4 juillet a tourné court : De nombreux patrons ont dû entrer ou sortir sous les quolibets moqueurs des manifestants (près de deux centaines de participants), et le seul événement intéressant de leur morne soirée à thème de riches, et bien, c’était nous.

Et le pire, pour la bourgeoisie sarkozyste, c’est que la police déployée en force n’ait évidemment pas osé nous charger, paralysée par notre bonne humeur tranquille, notre bar festif et notre musique. (Il se dit cependant qu’un bateau de la police nationale aurait débarqué directement et discrètement un VIP sur la barge sans passer par l’entrée terrestre du public, peut-être le préfet himself, exfiltré depuis son bureau douillet par nos glorieux pandores. Espérons qu’il n’a pas eu le mal de mer.)

2 – Ces gens-là s’en souviendront (1) : D’abord les invités du patronat nantais, car il n’est pas difficile de prévoir ce qui se dira lors du prochain bureau exécutif du MEDEF 44 :

– « Si c’est ainsi, nous préférerions faire comme d’habitude pour nos agapes de privilégiés : se retrouver discrètement à la sortie sud de Nantes, à l’hôtellerie luxueuse de l’Abbaye de Villeneuve, ou bien com’d’hab’ à l’Ermitage à la Baule, mais jamais, plus jamais sur la barge Nantilus, c’est trop risqué et trop ridicule. On aurait dû laisser cette inauguration fatale au Téléthon ou aux Foulées de l’Erdre, cela aurait été moins provoquant que le Medef ».

– Ces gens-là s’en souviendront (2) : Ensuite, les actionnaires du Nantilus, parce qu’en deux heures, nous avons ruiné (bien malencontreusement sans le vouloir :) leur investissement en communication publique, parce que nous avons prouvé que cette barge de riches ne peut fonctionner que sous la protection massive de la police (dès lors que nous de le déciderons), et que les clients n’ont aucun autre accès que les sorties de passerelles, et surtout pas d’autres sorties morale que leur sens du ridicule, faculté si rare dès lors qu’on a un revenu dépassant 3000 euros par mois.

Conclusion : Cap ailleurs ! Cette barge de bargeots doit être déplacée dans un endroit plus reculé et moins « tape à l’oeil » qui ne polluerait pas le paysage urbain.

3 – Quant à l’esthétique, excusez messieurs les investisseurs, mais lorsque nous avons vu le « cul » de la barge, avec ses quatre massives passerelles, tout le monde a poussé un cri d’horreur. Et personne n’a souhaité, au grand jamais, même complètement bourré, aller y boire un verre, sauf à déroger à tout honneur de Nantes-la-belle-et-la-rebelle.

4 – Deux cents manifestants, c’est très peu, mais c’est assez pour être efficace ensemble, et c’est même beaucoup (merci à nous tous), c’est énorme, quand on songe que l’appel n’a circulé sur internet que depuis 3 ou 4 jours, qu’il n’a pas été envoyé dans la presse locale ni relayé par plusieurs appareils bureaucratiques subventionnés, et que pour autant :

* les présents et présentes représentaient toute la palette large des opinions possibles à gauche, comme ainsi dire de Bayrou à Bakounine dans une bonne entente (nous disons cela à l’intention des RG de la DCRI qui ne comprennent toujours pas cette énigme), certains manifestants étant venus en groupes par collectifs de famille, de voisinage ou bien de travail entre collègues, et que nous sommes tous heureux d’avoir réussi ce bon tour aux privilégiés locaux, sous le magnifique soleil rasant de Nantes à 19 heures, que le bar « à prix libre » a été autofinancé, et, pire encore, que nous sommes près à recommencer, ce qui ne pourra fonctionner que si nous tous redistribuons chacun et chacune les prochaines invitations par internet, quitte à les renforcer par un coup de fil personnel à nos ami/e/s.

>>> AVEC UN ENORME MERCI A LA CHORALE « LES VOIX DE GARAGE » QUI A INTERPRETE MAGNIFIQUEMENT « MERCI PATRON » DES CHARLOTS (c’était vraiment de circonstance !) ainsi que plusieurs chansons ouvrières, dont des chants de la Commune et des chansons antifascistes espagnoles et italiennes.