James Haywood et Ashok Kumar

Contact : James Haywood Président élu Syndicat des étudiants de
l’université Goldsmith – Londres

Le syndicat des Universités de Londres (ULU) a voté par dix voix contre
une, pour lancer et mener une campagne pour le Boycott, le
Désinvestissement et les Sanctions (BDS) en soutien à la Palestine. La
motion exige « une recherche minutieuse sur les investissements et
contrats de l’ULU » avec les sociétés coupables de « violations des
droits humains des Palestiniens », comme demandé par le Comité national
palestinien du Boycott (BNC).

Ashok Kumar, membre du conseil de l’université de LSE (London School of
Economics), prenant la parole en faveur de la motion, a expliqué : «
Nous avons des précédents de campagnes de boycott à ULU, surtout pour
l’Afrique du Sud et la campagne pour le boycott de la banque Barclays
qui soutenait le régime d’apartheid sud-africain. Nous devons répondre
maintenant à l’appel palestinien pour une action civile pour les
soutenir dans leur lutte contre le racisme. »

La motion appelle aussi les autres syndicats d’étudiants à se joindre à
la campagne pour les droits humains des Palestiniens. ULU est le plus
grand syndicat d’étudiants d’Europe avec plus de 130 000 adhérents
d’universités dans tout Londres. Le conseil de l’ULU se compose des
présidents de vingt syndicats d’étudiants représentant chacune des
universités de Londres.

James Haywood, président élu du syndicat d’étudiants de l’université
Goldsmiths, a déclaré : « Nous sommes ravis que cette motion ait été
votée, et avec un vote aussi clair. Nous l’avons vu à travers
l’histoire, les boycotts sont des tactiques non violentes cruciales pour
faire vivre la liberté, et qui ciblent les institutions, non les
personnes. »

Sean Rillo Raczka, nouveau vice-président de l’ULU : « Je suis satisfait
que l’ULU ait voté cette politique de BDS contre Israël. Nous sommes
solidaires du peuple palestinien opprimé, et en tant que vice-président
pour l’année qui vient, je ferai en sorte que le syndicat des
universités de Londres n’apporte aucun profit à ceux qui nient les
droits humains des Palestiniens ».

Le texte de la motion votée est le suivant :

Le syndicat note :

1 – que boycotter, c’est cibler les produits, les sociétés et les
institutions qui tirent profit de la violation des droits palestiniens,
ou qui y sont impliqués ;

2 – que se désinvestir, c’est cibler les sociétés complices de
violations des droits palestiniens, tels que stipulés à la Convention de
Genève, et de s’assurer que ces investissements ou ces fonds de pension
ne soient pas utilisés pour financer de telles sociétés ;

3 – qu’appeler à des sanctions, c’est demander à la communauté
internationale de reconnaître les violations du droit international par
Israël et d’agir en conséquence comme elle le fait pour d’autres États
membres des Nations-Unies ;

4 – qu’en 2009, le Conseil pour la recherche en sciences humaines
(Afrique du Sud) (Codesria – http://www.codesria.org/spip.php ?article10
〈=fr) a publié un rapport déclarant qu’Israël pratiquait une forme
d’apartheid en Cisjordanie occupée
(http://www.hsrc.ac.za/Media_Release… )

5 – qu’Israël continue de construire un mur d’ « annexion » de huit
mètres de hauteur sur une terre palestinienne à l’intérieur de la
Cisjordanie occupée en 1967, violant la décision du 9 juillet 2004 de la
Cour internationale de justice (la plus haute instance juridique au
monde, dont les statuts stipulent que tous les membres des Nations-Unies
sont partie prenante) (Décision :
http://www.icj-cij.org/docket/files… ) et provoquant une séparation
forcée des communautés palestiniennes les unes des autres, et l’annexion
de nouvelles terres palestiniennes ;

6 – qu’à l’intérieur de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est,
Israël poursuit une politique d’expansion de ses colonies de peuplement
en violation flagrante de l’article 49, § 6 de la Quatrième Convention
de Genève (http://www.icrc.org/dih.nsf/full/380 ?opendocument) qui
stipule : « la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation
ou au transfert d’une partie de sa propre population civile dans le
territoire occupé par elle » ; que la bande de Gaza continue d’être
confrontée à un siège étouffant, terrestre, maritime et aérien, par
Israël, et continue de souffrir des incursions militaires dans son
territoire par l’armée israélienne ;

7 – que les Palestiniens vivant en Israël continuent de souffrir d’une
citoyenneté de troisième classe et sont fortement discriminés dans les
domaines de la santé, de l’enseignement, de la propriété foncière et
dans de nombreux cas avec la totale démolition des villages « non
reconnus » ;

8 – qu’il y a toujours des millions de réfugiés palestiniens à travers
le monde qui sont victimes de discriminations raciales car n’étant pas
autorisés à rentrer dans leurs foyers en Israël et dans les Territoires
occupés, ce qui est légalement reconnu par le droit international, et
notamment la résolution 194 des Nations-Unies ;

9 – que l’ULU et le NUS (syndicat national des étudiants) ont adopté
nationalement, dans les années quatre-vingt, l’appel au BDS quand il fut
lancé par les Sud-Africains dans leur lutte contre le racisme et
l’apartheid ;

10 – que Ronnie Kasrils, ministre juif sud-africain des Renseignements a
déclaré : « Les boycotts et les sanctions ont finalement aidé à libérer
tant les Noirs que les Blancs en Afrique du Sud. Les Palestiniens et les
Israéliens profiteront de la même manière de cette campagne non violente
à laquelle appellent les Palestiniens » ;

11 – que l’appel aux BDS (http://collectif69palestine.free.fr…) émane
de plus de 170 organisations de la société civile palestinienne,
notamment des organisations d’étudiants, ainsi que des organisations
d’Israël et dans le monde ; et que la campagne repose sur la base de
l’antiracisme et des droits humains pour tous.

Le syndicat estime :

1 – que les syndicats doivent travailler au soutien des droits humains
du peuple palestinien et au respect du droit international ;

2 – que le BDS est une tactique efficace, qui vise à sensibiliser la
société sur ces questions, à exercer des pressions économiques sur les
sociétés/institutions pour qu’elles modifient leurs pratiques et des
pressions politiques sur la communauté mondiale ;

3 – que les syndicats ont une responsabilité morale de prendre en compte
l’appel des peuples opprimés, comme nous l’avons fait avec tant de
fierté durant la campagne BDS pour la fin de l’apartheid sud-africain ;

4 – que le mouvement BDS unit les militants du monde entier qui luttent
pour les droits humains, de nationalités, races, religions et croyances
différentes du monde entier.

(Motion adoptée par 10 voix contre 1 à l’ULU, le plus grand syndicat
d’étudiants d’Europe, avec 20 universités et 130 000 étudiants.)

Le syndicat décide :

1 – de procéder à une recherche minutieuse dans les contacts de l’ULU
avec les investisseurs et les sociétés, y compris les sous-traitants,
qui pourraient être impliqués dans les violations des droits humains des
Palestiniens, comme demandé par le mouvement BDS ;

2 – de faire pression sur les universités de Londres et les syndicats
d’étudiants affiliés pour leurs désinvestissements d’Israël et des
sociétés qui soutiennent, directement ou indirectement, l’occupation et
la politique d’apartheid d’Israël ;

3 – de promouvoir les résolutions des syndicats d’étudiants qui
condamnent les violations israéliennes du droit international et des
droits humains, et qui approuvent le BDS sous toutes ses formes ;

4 – de soutenir activement et d’œuvrer avec les organisations de
solidarité avec la Palestine tels que le Mouvement BDS, la Campagne
Solidarité/Palestine, les Juifs pour la justice pour les Palestiniens,
le Comité britannique pour les universités palestiniennes, le Comité
israélien contre les démolitions de maisons ;

d’affilier l’ULU au Comité national palestinien du boycott et de
s’engager dans une campagne de sensibilisation pour faire connaître
l’injustice de la politique discriminatoire d’Israël contre les
Palestiniens et son occupation illégale.