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Le texte de notre ami Robert Bibeau, s’adresse aux Canadiens francophones pour les élections fédérales à venir. Mais ses arguments ne sont-ils pas également valables pour la France ? Dans l’état actuel des choses, et au vu des forces en présence, on peut se poser la question.

Dans la plupart des pays capitalistes avancés une large portion des ouvriers et de leurs alliés ont fait une croix sur le processus électoral bourgeois. Pendant ce temps l’arrière-garde de la gauche s’échine à défendre la démocratie des riches, pour les riches et par les riches, à l’accréditer et à la promouvoir parmi les travailleurs. Dans la plupart des pays capitalistes avancés, les croyances religieuses sont en déclin et elles sont remplacées par les mystifications électorales, le nouvel opium du peuple que les sous-fifres de la « gauche plurielle » insufflent partout à la satisfaction de leur patron.

Dans tous les pays capitalistes avancés, l’enjeu des élections démocratiques bourgeoises est de choisir quelle fraction de la classe des riches et des puissants aura le privilège de diriger l’appareil d’État, de gouverner, de légiférer, d’administrer l’appareil judiciaire, de maintenir la société capitaliste en l’état et bien entendu d’imposer taxes et impôts dont les revenus seront redistribués à leur classe et leurs fractions de classe.

Pendant les élections fédérales canadiennes, la bourgeoisie demande individuellement à chaque électeur s’il préfère être dirigé par les impérialistes du pétrole et les industriels du bois de l’Ouest ou par les ploutocrates financiers de Toronto et de Montréal ; ou encore s’il préfère que l’appareil d’État soit administré par les barons de l’industrie de l’Ontario et du Québec et leurs alliés – les aristocrates syndicaux – ? Votez, chers électeurs, et choisissez… mais attention, aucune autre voie n’est permise… La fin des subventions gouvernementales aux banques et aux requins de la finance et la coupure des « aides » aux milliardaires de l’industrie ne font pas partie des options valides.

De toute façon que vous votiez bonnet blanc ou blanc bonnet, cela revient au même. Vous êtes une majorité à vous opposer aux interventions militaires canadiennes, elles se poursuivent quand même. Vous êtes une majorité à vous opposer au gaspillage inflationniste de milliards de dollars en armement, ce gaspillage militaire se poursuit quand même. Vous êtes une majorité à vous opposer à l’exploitation des gaz de schiste, elle se poursuit quand même. Vous êtes une majorité à vouloir du travail pour tous, le chômage endémique se perpétue quand même. Vous êtes une majorité à vous opposer à la privatisation des services publics, ils sont privatisés quand même. Vous êtes une majorité à souhaiter que tous les chômeurs aient droit aux prestations d’assurance-emploi, la moitié des chômeurs n’y ont quand même pas droit. Vous êtes une majorité à exiger de meilleurs services de santé et d’éducation, les services de santé se dégradent et les services d’éducation deviennent chaque jour moins accessibles.

Plusieurs partis opportunistes de gauche ont inscrit leurs candidats sur les listes électorales et ils sont présentés dans les médias, propriétés de grands conglomérats, comme des farceurs, sans moyens financiers et sans appui parmi la classe ouvrière qu’ils prétendent représenter.

Ces opportunistes « d’arrière garde » jouent le rôle que la bourgeoisie et l’État leur ont attribué : confondre une partie de l’électorat populaire en colère qui dirigera sa frustration vers les urnes plutôt que de la canaliser vers la rue. De fait, ces partis soi-disant de gauche obtiendront tous des résultats insignifiants le soir des élections attestant ainsi de leur ignominie, de leur non représentativité, et ils cautionneront la mansuétude de la bourgeoisie qui leur accorde le privilège de participer à la mascarade électorale des riches que la classe ouvrière et le peuple répudient de plus en plus massivement.

Et si d’aventure l’un ou l’autre de ces candidats d’opérette décrochait le pouvoir dans un comté quelconque, comme ce fut le cas pour Fred Rose en 1943 dans la circonscription de Cartier à Montréal, ou bien il collaborera gentiment aux travaux de la Chambre des communes à Ottawa sans rien déranger, ou s’il dérange, il sera emprisonné pour haute trahison comme Fred Rose en 1946.

Et si jamais des candidats qui ne font pas l’affaire des riches décrochaient la majorité des circonscriptions aux élections (ce qui est strictement impossible, je le sais, mais pourquoi pas une petite dose d’opium électoral pour un instant ?), alors la Constitution canadienne serait suspendue, ces députés récalcitrants emprisonnés et le pouvoir militaire des riches imposé, car le premier article de toute constitution stipule que nul n’a le droit d’abroger la constitution bourgeoise. L’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, le Chili, l’Algérie, la Côte- d’Ivoire et la Palestine ont déjà goûté à cette médecine ainsi que de nombreux autres pays démocratiques bourgeois de par le monde.

Des millions d’électeurs (plus de 40 % de l’électorat) répudient la mascarade électorale fédérale anti-démocratique. Joignons la population canadienne qui rejette la foutaise électorale. Le 2 mai, je vais boycotter l’élection bidon.

Texte tiré du site de M. Robert Bibeau.
Par Résistance – Communauté : Un PCF de lutte des classes !