ON ASSUME !

Le ministère de l’intérieur semble avoir gagné une première manche. Le tribunal correctionnel de Tours a rendu aujourd’hui son verdict. Hortefeux, alors ministre de l’intérieur, avait, en avril 2010 porté plainte pour diffamation publique d’administrations publiques contre deux militants de SOIF D’UTOPIES et deux de RESF 37.
Dans un communiqué ces deux structures avaient fait part de leurs soupçons quant à la transformation d’enfants en appât afin de pouvoir satisfaire les chasseurs de sans papiers en uniforme. Elles soupçonnaient également que fichier Base Elèves soit, entre autres, utilisé à cette fin. Elles avaient osé comparait ces méthodes avec celles employées par la police sous Vichy.
Une des prévenues, militantes de RESF 37 a été relaxée. Par contre, les trois autres sont condamnés à 500 € d’amende avec sursis, 300 € de dommages et intérêts et 3000 € solidairement pour les frais de justice.
En clair la Justice, en première instance, dit que nous n’avons pas le droit de faire part de soupçons sur d’éventuelles dérives et exactions de l’administration, de la police et de la gendarmerie. Elle interdit toute comparaison historique avec la période de Vichy. Elle entérine donc la censure d’Etat. Elle justifie le traitement discriminatoire de l’Etat suivant qu’on soit manant ou notable. Elle condamne toute personne qui dénonce, se mobilise contre la politique raciste et xénophobe de l’Etat. En nous condamnant à du sursis, le tribunal voudrait se montrer clément ; en fait il tente de nous bâillonner pendant 5 ans !
En relaxant une des prévenues, le tribunal ne cherche-t-il pas à montrer que ses décisions ne sont fondées uniquement sur des arguments juridiques, tentant ainsi à démontrer que ce procès n’est pas politique et que la justice est indépendante ? Or, le procès de Tours, comme l’audience du 5 avril l’a montré, est un procès politique et donc les sentences (aussi bien la relaxe que les condamnations) du tribunal n’obéissent qu’à des considérations politiques !
Nous assumons, nous revendiquons le droit de faire part de nos soupçons, de faire des comparaisons historiques., de dénoncer la politique raciste de l’Etat. Nous lutterons toujours contre la censure d’Etat, contre cette justice de classe qui préserve les notables et condamne les manants.
Dans l’immédiat, nous faisons appel et irons devant la cour de cassation et la cour européenne des droits de l’homme si besoin, car nous n’accepterons aucune condamnation. Nous avons assumé ce procès politique. C’est pourquoi nous avons voulu être jugés uniquement sur le fond, laissant de côté les tactiques procédurières. Un de nos objectifs est de contribuer à la constitution d’une jurisprudence pour que les camardes poursuivis pour des raisons similaires puissent s’appuyer sur notre relaxe.
Tours, le 26/05/2011
Jean Christophe Berrier, Muriel El Kolli de SOIF D’UTOPIES
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