Coups de soleil pour les touristes, Coup de matraque pour les révoltés

L’Etat français a soutenu le gouvernement de Ben Ali jusqu’à la dernière seconde, et continue auourd’hui d’apporter son soutien au nouveau gouvernement, pour défendre les mêmes intérêts économiques. A l’heure où la révolte continue en Tunisie et où la répression ne cesse de s’abattre, les métros parisiens et les journaux nous inondent de publicités vantant le retour au calme en Tunisie, et, comble du cynisme, ces publicitaires trouvent leur inspiration dans la répression sanglante de la révolte tunisienne : « Il paraît qu’en Tunisie les balles fusent », illustré par un terrain de golf, une autre affiche nous propose d’aller se détendre face à une mer d’huile, tandis que des centaines de bateaux quittent ces mêmes côtes pour l’Europe. S’ils ont la chance d’éviter le harcèlement des gardes-côtes ou de ne pas couler en mer, les seuls hôtels auxquels ces milliers de migrants peuvent prétendre sont des centres de rétention, des camps gérés militairement ouverts pour l’occasion ou des foyers gérés par des associations humanitaires grassement rémunérées décrits par leurs occupants comme des prisons. Ils sont de plus chassés quotidiennement par la police dans la rue. Et si les touristes décident eux-mêmes quand partir et combien de temps jouir de leurs vacances, les Etats européens se réservent le choix du peu de migrants qu’ils gardent et du reste qu’ils jettent, au travers d’expulsions quotidiennes.

Ce week-end, place de l’Hôtel de Ville, on admire la vitrine de la complicité à la guerre et à l’exploitation, sous couvert de solidarité économique.

Aux côtés des harragas en lutte,
Ni tourisme, ni frontières,
Des papiers pour tous ou plus de papiers du tout !