Ce vendredi 18 mars, nous étions une vingtaine de personnes à être rentrées dans le centre EDF de Cleunay à Rennes. Nous voulions exprimer notre colère devant ce qu’il se passent au Japon. Même si ce n’est peut-être pas dans ce genre d’implantation d’EDF (et de sa filiale ERDF) que se joue le drame nucléaire permanent, nous voulions porter un débat et l’expression d’une envie d’une autre société…

« Le Nucléaire tue » était écrit sur une banderole sur les grilles. Le portail avait été fermé. Un agent d’ERDF est sorti discuter avec nous. Il défend son entreprise, rabâchant la propagande qu’il doit entendre sans arrêt à l’intérieur de « sa boite ». Avant il bossait à EDF, la branche principale qui exploite les centrales nucléaires. Il a bossé à celle de Paluel en Haute-Normandie. Pour lui, l’accident du Japon ne pourrait pas avoir lieu en France, évidemment. Sur le débat sur cette société du non-choix, il dit être d’accord « bah, oui, c’est 4 personnes qui décident pour nous, mais on n’y peut rien ! », il rajoute « oui, idéalement il faudrait sortir du nucléaire, mais on n’y peut rien »

On n’y peut rien…

Le portail s’ouvre à nouveau, et on rentre pour obtenir, sans la demander, ce petit bout de transparence dont on n’entend beaucoup parler dernièrement. Si ce système était réellement transparent, il n’existerait plus. Donc, nous ne l’obtiendrons jamais cette transparence. Il faut plutôt obtenir la fin du nucléaire, sans la quémander. Arrêtons immédiatement cette menace, et le monde oppressant qui va avec s’écroulera. Nous trouverons bien les solutions joyeuses, collectives pour répondre à nos vrais besoins… Si on doit se passer des Ipad, des fours micro-onde, usines d’armement et autres conneries… on ne s’en portera que mieux. Et pour la petite part de choses utiles, on a de quoi faire avec des choses décentralisées, abordables techniquement…

Donc le portail s’ouvre. On va discuter avec quelques autres salariés. Discours assez décomplexés. Un peu arrogant pour certains, un peu fataliste pour d’autres. Les discussions tournent autour de ce fameux choix qu’on n’a pas.

« Vous iriez éteindre une fusion nucléaire si on vous le demandait ? ». « Y a des gens prévu pour ça… »
Discussion sur le travail, l’argent… qui semblent être moteur de toute la vie sur terre pour certains d’entre eux.
Ils n’aiment pas Sarkosy, mais ne vont pas plus loin sur le système qu’il représente…

Enfin, discussion avec un dernier salarié. Techno-scientiste arrogant celui-là. On se moque un peu de lui avec ses certitudes et ses grands gestes.

On garde le sourire. Même si on pense fort aux gens du Japon. Vivre une catastrophe naturel est déjà assez horrible comme ça. Rajouter une catastrophe nucléaire est un truc odieux. Fermons toutes les centrales. Commençons à vivre…

On y peut quelque chose…