Lors de l’excursion Catalane qui a fait suite aux conférences avec Enric Duran fin décembre, celui ci nous a fait rencontrer différents membres fondateurs d’EcoRéseaux dont Dídac Sánchez-Costa i Larraburu, sociologue, et impulseur de l’EcoRéseau Montseny.

Celui-ci sera à Nantes du 10 au 16 mars.

A cette occasion nous vous invitons à prendre contact avec nous, afin de le rencontrer pour élaborer la construction du premier EcoRéseau sur la région Nantaise.
Nous voulons organiser des moments choisis avec Didac pour chacun des groupes souhaitant participer activement à la création de cette structure.

Nous organiserons enfin une réunion le 15 mars à 20h30 a B17, afin de mettre en commun les conclusions et stratégies nées de ces concertations et jalonner ensemble les étapes à venir dans ce projet commun.

A présent voici une « synthèse » de ce qu’est un EcoRéseau :

La Coopérative Intégrale Catalane s’est fondée sur la base du réseau des EcoRéseaux Catalans.
Les EcoRéseaux existaient donc avant la Coopérative Intégrale Catalane, et ils continuent depuis la naissance de cette dernière, à voir le jour sur la région.

Cette structure est plus petite (équivalence de 2 ou 3 de nos cantons français), et couple une Coopérative de Consommation d’un genre nouveau, un Système d’Échange Local et parfois même – comme c’est le cas à Montseny – une Coopérative de Production.
Ces trois axes sont liés aux nécessités basiques.

Un EcoRéseau :

• Valorise des savoirs non reconnus par l’Euro ; Comme dans un SEL, les participants proposent leurs connaissances et compétences. Ces richesses sont valorisées dès lors qu’elles permettent – en plus de favoriser l’épanouissement personnel – de satisfaire les nécessités basiques.

• Soutient les producteurs bio locaux : Ils acceptent un minimum de 10% de monnaie sociale qu’ils pourront dépenser à l’intérieur de l’EcoRéseau, en services ou en biens, car un producteur est lui aussi un consommateur. Cela leur assure des conditions de vie digne malgré la vente « moins chère » (en euros) des denrées qu’ils produisent.

• Encourage et soutient les projets d’autosuffisance alimentaire : Il les décloisonne ; les surplus sont offerts à la Coopérative de Consommation en échange de monnaie sociale, ce qui protège ces échanges d’une suspicion de travail au noir. La personne ou le groupe qui travaille à sa souveraineté alimentaire a donc accès à ce qu’il ne produit pas par d’autres biais que l’Euro, ce qui lui permet de se dégager du temps pour approfondir sa démarche. On les appelle les Prosommateurs.

Au delà de la production de richesses – dont la définition est bien plus étendue que ne l’est celle du système dominant – l’EcoRéseau facilite la consom’action et l’ouvre à un public hétérogène. Les denrées mises à disposition sont à la portée de tous sans distinction de classe sociale par le biais de la création d’une monnaie libre, vouée à circuler (en opposition à l’accumulation) et replacée dans son rôle premier de « mesure d’échange ». Cela signifie que l’on peut acheter les denrées proposées par la coopérative de consommation avec 100% de monnaie sociale.

L’une de ses forces réside dans l’ouverture qu’elle implique. Il s’agit plutôt d’ouvertureS, par le biais de la création de liens tissés à différents niveaux :

• Entre les alternatives qui existent déjà: Il peut s’agir d’associations ou de groupes oeuvrant sur des thèmes plus ciblés (SELs, GASEs, Ateliers divers, jardins collectifs, écovillages, ateliers de transformations culinaires, etc…)
Elles peuvent élargir leurs champs d’action respectifs en créant des liens entre elles tout en conservant leur indépendance, en s’investissant dans la construction d’un EcoRéseau, ou en s’y intégrant. La circulation de monnaie sociale entre les groupes permet de rendre palpables ces liens.

• Entre les membres inscrits et les non inscrits : En Catalogne, les lieux d’échanges de la coopérative d’achat se trouvent dans des commerces écologiques/éthiques de proximité.
Cela permet une visibilité accrue de cette alternative et invite le consommateur lambda à tenter l’expérience de l’achat en monnaie sociale (échangeable contre l’Euro sur la base d’1€=1 unité de monnaie sociale).
◦ L’EcoRéseau ainsi tourné vers les non-inscrits (sympathisants), invite à une prise de conscience citoyenne plus large, au delà des « convaincus » que représentent ses membres actifs.
◦ Les petits commerces éthiques éco-responsables, bénéficient d’un flux plus important de visiteurs. Ils proposent leurs produits à l’achat mixte euro/monnaie sociale et peuvent ainsi survivre à la concurrence de la grande distribution.
◦ Les Euros collectés sont détournés du système pour servir l’intérêt populaire (fonds permettant l’achat de denrées, expansion du modèle à d’autres activités) .
Ce principe facilite la création d’une branche production éthique au sein même d’un EcoRéseau, et peut à plus long terme ouvrir la possibilité de création d’une Coopérative Intégrale

• Entre les EcoRéseaux existants, ceux qui verront le jour :
◦ L’alternative étant visible, elle est plus facilement reproductible.
◦ Chaque EcoRéseau peut avoir une monnaie sociale différente, mais en ayant en commun le Community Exchange System (logiciel de gestion des échanges en monnaie sociale), la monnaie d’un EcoRéseau Nantais peut être dépensée dans un EcoRéseau Catalan, ou ailleurs. De même que les adhérents d’un SEL classique utilisant le même logiciel peuvent utiliser leur monnaie sociale à l’extérieur de celui-ci.
◦ Le Réseau de ces structures peut aussi devenir un soutien dans les luttes sociales.

L’EcoRéseau est donc une structure d’économie alternative et solidaire non récupérable par le système puisque la monnaie sociale n’a pas de valeur aux yeux de l’État. Son fondement est la confiance et l’éthique (à la différence du profit et de l’exploitation généralisée). Elle n’est pas la solution au capitalisme, mais un élément de réponse concret à celui-ci. Elle n’est pas figée, mais évolutive, et tend à coller à la réalité du quotidien populaire.

Si un premier EcoRéseau voit le jour sur la région nantaise, il y a fort à penser que le modèle se disséminera sur un territoire plus large, ouvrant ainsi le champs à la construction d’une Coopérative Intégrale où l’éducation, le logement, la santé, le travail, pourraient être pensés selon un nouveau paradigme.

Tout reste donc à faire et bien que la tâche puisse paraître ardue, elle n’en demeure pas moins une invitation au rêve et à sa concrétisation.

Le prochain pas serait l’organisation de la première foire d’échange de notre région. Cet événement marquerait la mise en circulation de la nouvelle monnaie sociale régionale, en plus d’être le premier apport en trésorerie de la Coopérative de Consommation à naître dans les temps qui suivraient.

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A très bientôt!