L’histoire de l’éducation et de l’école, c’est une suite sans fin de tentatives pour faire passer les codes et les messages dont les nouvelles formes de pouvoir ont besoin, tout en faisant croire qu’ils ont une valeur universelle.
L’éducation de masse fut mise en place à la fin du XIXe siècle pour contribuer à la paix sociale en évitant les conflits de classe et en « civilisant » le peuple des villes, perçu comme un danger, et celui des campagnes, vu encore alors comme l’une des figures marquantes des lumières, Voltaire, le considérait : « Des rustres vivant dans des cabanes avec leurs femelles et quelques animaux (…), parlant un jargon qu’on n’entend pas dans les villes. »
L’école s’est construite en niant les cultures populaires au nom de la citoyenneté et de la nation, et elle continue de le faire à travers toutes les réformes que le Capital réclame. Instrument de domination, donc, c’est certain !
Le mouvement ouvrier est né à la même époque et, sans qu’il y ait la moindre filiation entre lui et l’institution scolaire, il a donné naissance à des courants qui ont œuvré à saper la domination pour promouvoir l’émancipation à travers de multiples expériences dans et en dehors de l’école de la République. Cela dure encore. Et comme les institutions à 100 % totalitaires n’existent pas plus que celles qui seraient à 100 % émancipatrices, on peut avoir la certitude qu’une certaine schizophrénie se perpétuera.
Mais c’est précisément au cœur de cette ambiguïté que les questions de la transmission des connaissances et du savoir-être progresseront, avec la mise à l’écart de cette idée saugrenue (qui servit de conducteur aux idéologies dites progressistes) selon laquelle éduquer serait « éclairer le peuple par le haut ».
Enterrons aussi définitivement l’idée qu’une élévation du niveau scolaire rendrait les êtres humains… plus humains. Combien d’intellectuels, de savants, de médecins furent les supports du nazisme, servirent avec zèle le régime de Staline ou celui de Mao et de tant d’autres dictatures ?
Ni Dieu ni maître d’école, il n’est pas de sauveur suprême !

SOMMAIRE
page 3 L’éducation, moyen d’intégration ou d’émancipation ?
page 6 L’école de la citoyenneté et vice versa !
page 10 L’éducation populaire, une histoire en contradiction avec le rêve qu’elle énonce
page 15 L’école, la langue et la citoyenneté
page 17 Le fichage de toute une jeunesse passe par l’éducation nationale
page 20 Des réformes en profondeur dans l’éducation nationale
page 24 Opposition entre les tenants de l’idée professionnaliste et les «scolaristes»
page 26 L’entreprise comme nouveau modèle éducatif
page 28 Compétences individuelles contre culture commune
page 30 Sociologie du corps enseignant : L’influence des classes en classe
page 31 Education libertaire : panorama des expériences
page 34 Eduquer à la maison ?
page 35 Le lycée expérimental de Saint-Nazaire
page 37 Les paradoxes de l’Ecole émancipée
page 39 Savoir et pouvoir : contre le pédagogisme

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