SALAUDS DE JEUNES

A peine sortis de l’œuf ces blancs-becs revendiquent
Comme si de rien n’était, une place au soleil,
Inconscients des contraintes des lois économiques,
Car même après vingt ans ils croient au Père Noël.

Dégagés des tracas de leurs pères, de leurs mères,
Ils traversent la vie comme un roman-photo,
Sûrs que tout leur est du, que l’emploi les appelle,
Que c’est facilement qu’ils auront du boulot.

Il renâclent au labeur, ne veulent que des vacances,
Sont pour les 35 heures et même moins s’il faut,
Ne pensent qu’aux «week end», font preuve d’inconstance,
Espèrent la retraite dés leur premier marmot.

Ils ont dans nos jardins remplacé le persil,
Par des trucs exotiques ma foi peu comestibles,
Voient des éléphants roses et courent grand péril,
De péter leurs circuits et même les fusibles.

Au volant imbibés aux sortir de leurs boîtes
Ils s’éclatent en cœur au lever du soleil,
Répandant leurs boyaux sur cent mètres d’asphalte
Echappant au chômage grâce au grand sommeil.

Il faudra qu’ils apprennent qu’ils ne seront utiles,
Que lorsque l’entreprise en aura décidé,
Que dans le cas contraire, faut pas se faire de bile,
Ils seront au chômage comme hier leurs aînés.

La Belette