Le contre-rassemblement partait d’Oberkampf, plus d’une soixantaine de personnes étaient présentes pour tracter/déambuler autour du lieu de rassemblement (voir le tract ci-dessous). L’insistance des flics pour nous dissuader d’approcher nous a fait prendre le métro direction opéra pour être sur les lieux avant tout le monde. On perd du monde en chemin mais quelques slogans sont lancés sur les marches de l’Opéra. Arrive la garde-mobile peu avant les façhos qui encercle et repousse la trentaine de personnes encore présentes. Parqués derrière l’Opéra, les camarades sont embarqués un à un vers 17h direction le commissariat du XI à Ledru-Rollin normalement pour le contrôle d’identité (4h). On s’assure que tout le monde sortira. Plus de nouvelles si besoin est.

Tract distribué :

Qui sont les « pro-vie » ?

Les pro-vie sont nés de l’opposition à la loi Veil légalisant l’avortement en 1975. Catholiques intégristes, d’extrême droite ou bien réactionnaires de tous bords, ils réclament l’abolition du droit à l’avortement et se posent en défenseur des embryons et des fœtus. Dans les cliniques et les centres IVG, ils culpabilisent les femmes qui viennent chercher de l’aide pour avorter voire essayent d’empêcher des avortements. Ils sont influents dans les milieux politiques de la droite au pouvoir actuellement : l’accès à l’avortement est constamment fragilisé par la diminution des financements et la fermeture de centres IVG.

Pourquoi nous devons lutter aujourd’hui ?

Parce que toutes les femmes ont droit à disposer de leur corps et de leur vie, sans qu’aucune autorité extérieur n’intervienne. Parce que l’avortement dans de bonnes conditions ne doit pas devenir un privilège réservé à celles qui ont les moyens de se payer une clinique privée. Parce que nous pensons que notre vie est ailleurs que dans la procréation et la maternité.

A ceux qui pensent qu’avec les moyens de contraception nous ne devrions plus avoir besoin de recourir à l’avortement nous proposons que les hommes se chargent aussi du poids financier et de la contrainte physique que représente la contraception.

Aujourd’hui, nous avons le droit d’avorter, cependant le soutien moral est faible par rapport aux pressions qu’exercent la famille et la société qui tentent de nous imposer la maternité comme un passage obligé pour être « une femme accomplie ». De plus, il ne s’agit pas seulement d’élever un enfant mais surtout de s’accoupler avec un homme, d’être enceinte et d’accoucher : inutile de préciser qu’un couple de lesbiennes qui aurait le droit d’adopter ne serait pas considérées comme des « femmes accomplies » parce qu’elles auraient un enfant.

Ce mélange de catholiques intégristes et de réactionnaires ne manifestent pas seulement pour défendre des embryons, ils perpétuent ainsi la défense du modèle familial blanc, hétérosexuel, patriarcal, celui qui a toute sa place dans le système capitaliste, vecteur d’oppression pour toutes celles qui tentent de s’en libérer ou qui en sont exclues.