NON A LA REMISE EN CAUSE DU DROIT A L’AVORTEMENT

Depuis le vote de la loi Veil en 1975 légalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse, des mouvements anti-IVG agissent pour faire annuler cette loi qui instaure le droit fondamental des femmes à disposer de leur corps. L’application de la réforme de juillet 2001 qui légitime ce droit et en élargit l’accès est bloquée par le Ministère de la Santé.

À deux reprises (juin et novembre 2003), Mr Garraud -député et magistrat-, a tenté de faire passer un amendement instituant un délit d’Interruption Involontaire de Grossesse, qui, insidieusement vise à donner un statut juridique de personne au fœtus, remettant en cause le droit à l’avortement.

Le Garde des Sceaux, a soutenu cet amendement ouvrant une brèche dont les opposants au droit à l’avortement se sont emparé. Seule une mobilisation forte et rapide de l’opinion publique a obligé Mr Perben à proposer le retrait de cet amendement.

Mr Garraud a affirmé dans les médias que son projet était toujours à l’ordre du jour et qu’il continuerait à se battre pour celui-ci. Il est soutenu par une pétition qui circule parmi des « juristes de renom » aux dires de la Confédération des juristes catholiques. Des avocats multiplient les démarches (procès, …) pour essayer de créer une jurisprudence en manipulant la douleur réelle de certaines femmes. Ils ont même porté le débat devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (et de la Femme ?).

Par volonté politique, les moyens permettant aux centres d’IVG de fonctionner ne sont pas débloqués. Les conséquences sont directement subies par les femmes : délais de R.D.V trop longs qui les mettent hors la loi, culpabilisations, prise en charge inégale des mineures, etc.

De plus, le dispositif AME (aide médicale d’Etat) amplifie les difficultés d’accès pour de nombreuses femmes.

Nous ne pouvons donc que mettre en doute les bonnes intentions de ceux qui veulent légiférer pour « nous protéger ». Nous y voyons plutôt autant de tentatives de remise en cause du droit à l’IVG, déjà effectives en Europe (Pologne, Portugal et Irlande) ainsi que dans divers pays du monde. Le droit à la contraception et à l’avortement est la clé de voûte de l’autonomie des femmes : en cela il est un droit fondamental que nous voulons inaliénable.

Mardi 20 janvier, nous serons devant le Sénat qui est appelé à voter une nouvelle fois l’amendement Garaud.
A Nantes, nous appelons à manifester à 18h devant la Préfecture pour exiger
Qu’aucune modification législative ne soit faite qui pourrait donner un statut à l’embryon et au fœtus
Que tous les moyens humains et financiers nécessaires soient dégagés pour assurer un accès efficace et égal à la contraception et pour que toutes les femmes en demande d’avortement en France puissent trouver une solution en France.

Premiers signataires : MOUVEMENT FRANÇAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL, ESPACE SIMONE DE BEAUVOIR, MRAP, ÉGALITÉ MIXITÉ CGT, US G10 SOLIDAIRES, ENCORE ELLES, ATTAC 44, LES ALTERNATIFS, L.D.H., GASPROM, P.S 44, UNION DEPARTEMENTALE C.F.D.T,