La question de la stratégie du mouvement de 2010 consistant en une succession de grèves et manifestations d’une journée est fondamentale pour comprendre l’échec du mouvement. L’intersyndicale a organisé les journées d’action des 23 mars, 26 mai, 24 juin, 7 septembre, 23 septembre, 2 octobre, 12 octobre, 16 octobre, 19 octobre, 28 octobre qui ont été très suivies jusqu’à 3 millions de manifestants. L’intersyndicale refusait le mot d’ordre de retrait et celui évidemment de grève générale. L’unité de l’intersyndicale reposait sur la stratégie des grèves d’une journée. Solidaires qui représentait l’aile gauche de l’intersyndicale se prononçait pour des grèves reconductibles ou une grève générale. La CGT avait en son sein des débats sur la nécessité d’une grève générale. Mais l’intersyndicale est restée unie et n’a pas appelée à la grève générale de tous les travailleurs.

L’intersyndicale ne voulait surtout pas « décréter » un mouvement radical.

« Un mouvement de ce type se décide fondamentalement à la base dans les assemblées générales. On ne peut donc rendre responsable l’intersyndicale seule de ce qui ne s’est pas passé. L’échec de l’extension de la grève renvoie à d’autres paramètres. » (idem)

Les millions de manifestants et le large soutien de la population montraient la détermination des travailleurs. Les secteurs en grève reconductible ont été isolés (raffineries notamment) et n’ont reçus aucun soutien de l’intersyndicale. La direction du mouvement n’a pas organisé l’extension du mouvement.

Les directions syndicales ont organisé le mouvement dans sa quasi-totalité en appelant à une succession de journées d’action. Or la défaite du mouvement contre la réforme des retraites est du à la stratégie des grèves d’une journée qui ne sont pas une menace réelle pour le gouvernement. En outre, la détermination des travailleurs était présente. La responsabilité de l’échec du mouvement est donc imputable aux bureaucraties syndicales conciliatrices.