Des tentes, des silhouettes en carton, une caravane, une cabane à roulette ont été installés pour figurer les personnes précaires et invisibles victimes de cette loi. Sur place on peut lire des banderoles « DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS », « C’EST ÇA, JETEZ NOUS SUR LES ROUTES ET ON BRÛLERA LA FRANCE POUR SE TENIR AU CHAUD! », « TOUCHE PAS À MA CABANE ».

Il y a aussi une banderole « VICTIMES DE LA LOPPSI2 VENEZ VIVRE SUR LA ZAD »: la Zone d’Aménagement Différé de Notre Dame des Landes est occupée par des dizaines de personnes qui s’opposent au projet de construction d’un nouvel aéroport. Quitte à être en lutte autant venir défendre ces terres menacées de bétonnage pour le seul usage des populations aisées.

Des milliers de personnes se regroupent aujourd’hui en France pour revendiquer le droit au logement et à l’habitat choisi, mais aussi dénoncer cette loi « paquet » qui concerne la surveillance et le fichage, l’extension des pouvoirs et des moyens de la police, le durcissement d’un large éventail de l’arsenal répressif, nouveaux pouvoirs des administrations dans les atteintes aux libertés individuelles hors contrôle judiciaire.

Philippe, 45 ans, qui vit dans un camion aménagé explique: « moi dans mon camion je suis autonome, y’a déjà tellement de gens qui sont dans la rue et qui ont besoin du 115, c’est pas la peine qu’il y en aie plus! Moi j’ai eu du mal à m’acheter un camion, si on me le confisque j’ai plus rien. Et puis il faut arrêter de croire que les gens ne sont pas responsables dans leurs modes de vie! »

Guillaume et deux potes ont construit des toilettes à porteur nomades « On a mis un joli rideau rose pour inviter les gens à aller faire leurs besoins en route, après on bouge la chaise et on peut y planter un petit drapeau français…! Et puis ça ressemble à la cabane du jardin, elle aussi elle est visée. »
La cabine portative sert aussi de support pour afficher un résumé de la loi.

Après quelques prises de parole et des discussions la manif décolle avec à sa tête une belle cabane en bois à roulettes poussée par quelques personnes riantes brandissant des pancartes comme « NON À UN ÉTAT ENCORE PLUS POLICIER ».