1)Les contre-réformes sont une nécessité pour le capitalisme

Les contre-réformes ont pour objectif de réduire la part de la richesse sociale, produite presque entièrement par le Travail, au bénéfice du Capital.

Tous les gouvernements soutiennent le capitalisme national face à la crise économique et à ses concurrents et s’attaquent aux acquis des travailleurs pour relever le taux d’exploitation.

Le déficit de l’Etat, qui nécessite des emprunts sur les marchés financiers, pose problème aux capitalistes. La politique de réduction des dépenses de l’Etat se traduit par les contre-réformes que mènent les gouvernements bourgeois.

Les diagnostics, recommandations et rapports des « experts » au service du gouvernement se fondent tous sur la diminution globale du Travail pour soutenir le Capital. Les « experts » tentent de masquer la véritable nature de leurs travaux par une « équité » laissant des miettes aux travailleurs.

La nécessité des réformes est traitée par les médias bourgeois, appartenant aux grands groupes capitalistes ou à l’Etat, comme une évidence. Les principaux médias pratiquent un matraquage avec des arguments communs : la nécessité d’une « modernisation » de la société par des réformes structurelles, le caractère quasi naturel des réformes, la critique de l’immobilisme des « réactionnaires » (!) Cette propagande de soutien aux intérêts capitalistes et à la politique du gouvernement incite les travailleurs au renoncement, au fatalisme, à la soumission.

Les gouvernements réforment au profit de la classe capitaliste. Les contre-réformes sont des réformes capitalistes.

2)La conciliation entre les bureaucraties syndicales et le gouvernement

S’opposer aux contre-réformes revient à combattre les intérêts capitalistes. Les réformes capitalistes opposent directement les deux classes sociales fondamentales : le prolétariat et la bourgeoisie. La lutte des classes s’exprime par de grandes manifestations qui dénombrent des millions de travailleurs. Mais les bureaucraties syndicales qui dirigent les mouvements de protestation sont fortement intégrées à l’Etat.

La conciliation entre les syndicats et le gouvernement est un fondement de la politique des bureaucraties syndicales. En amont des contre-réformes, les directions syndicales collaborent avec le gouvernement dans divers organes d’Etat très bien rémunérés, sommets sociaux avec le chef de l’Etat et les représentants du patronat, réunions informelles et mondaines. Les mobilisations appelées par les directions réformistes respectent le calendrier fixé par le gouvernement. Pendant le mouvement, quand le gouvernement n’estime pas nécessaire de concéder même partiellement, les organisations syndicales réclament encore des négociations. L’intersyndicale et la gauche unie se considèrent comme les partenaires indispensables du gouvernement pour résoudre le conflit entre les travailleurs et le gouvernement. La solution doit être « négociée, démocratique et raisonnable » pour toutes les directions réformistes. Mais quand le mouvement ne représente pas une menace réelle, le gouvernement n’a que faire d’un consensus et inflige une défaite cinglante au prolétariat et à ses organisations.

3)Une stratégie qui mène à l’échec

La stratégie des directions syndicales n’est pas de construire une menace réelle au gouvernement. Le mouvement des travailleurs est conduit du début à la fin, à la défaite.
La première étape du mouvement serait pour les organisations de « créer un vaste courant d’opinion ». En parallèle les directions syndicales négocient avec le gouvernement. Les journées d’action seraient le moyen pour les travailleurs de « peser sur les négociations ».

Pourquoi cette stratégie est-elle une stratégie d’échec ?

Premièrement, le gouvernement ne reculera pas devant un débat fusse t’il le plus large possible, ni devant des journées d’action inoffensives.
Deuxièmement l’objectif de la propagande, de gonfler les manifestations, n’est pas suffisant et n’assure pas de lui-même le succès du mouvement.
Troisièmement, le débat et les journées d’action ne constituent pas une perspective de lutte réaliste car elles ne représentent pas une menace réelle, et provoquent un découragement des travailleurs.

Le rythme des journées d’action peut augmenter lentement, d’une journée d’action par mois à deux par mois, puis deux par semaine ce qui constitue les étapes d’après pour les directions syndicales. Elles ne cherchent jamais à radicaliser le mouvement et à mettre en difficulté le gouvernement.

4)Les réformistes ne veulent pas d’une grève générale

Les directions des syndicats ne veulent pas d’une grève générale, car c’est le premier pas vers une révolution. La radicalisation des masses inhérente à une situation de blocage de l’économie, de transformation du mouvement jusqu’alors revendicatif en mouvement politique, l’émergence d’une volonté de changements politiques radicaux ne sera jamais encouragée par les organisations syndicales et les partis traditionnels. C’est une question de nature politique des organisations des travailleurs qui est ouvertement et fermement réformiste et anti-révolutionnaire. Les liens qui tiennent solidement les organisations des travailleurs à l’Etat, au gouvernement, aux capitalistes ne permettent pas d’espérer que ces mêmes organisations mènent une lutte d’avant-garde pour engager le mouvement dans la voie de la révolution. Le réformisme est incapable de diriger le mouvement pour en faire une menace réelle au gouvernement. Le mouvement des masses est contenu par les directions réformistes qui protègent leur partenaire.

5)Le prolétariat a besoin d’un parti révolutionnaire

La victoire contre le gouvernement nécessite de radicaliser les mouvements et de ne pas craindre la révolution. Le réformisme est incapable d’empêcher la dégradation des conditions de vie des travailleurs et la paupérisation. Le réformisme d’aujourd’hui est une force politique qui n’obtient aucune avancée sociale conséquente pour les travailleurs. Au contraire, les directions réformistes permettent par leur stratégie de laisser passer les réformes capitalistes.

Le prolétariat a besoin d’un parti révolutionnaire.