Appel de la fac des étudiants de l’université du Maine

Nous, étudiants de l’université du Maine, réunis en assemblée générale le 21 octobre 2010, appelons l’ensemble des universités à se mettre en grève reconductible et illimitée, jusqu’au retrait de la réforme des retraites.

Cette réforme n’est pas négociable. C’est au nom de faux prétextes que le gouvernement tente de l’imposer.
Il dit que les caisses sont vides. Mais il ne fait rien contre le chômage et la baisse des salaires. Au contraire, il supprime des emplois et multiplie les exonérations de cotisations pour le patronat. Ces exonérations, c’est de l’argent volé aux salariés et à la Sécurité sociale.
Il dit que le problème est démographique, sans tenir compte de la hausse de la productivité. Pour sauver les retraites, il faudrait partager les richesses créées par le progrès technique.
Il dit qu’il fait cette réforme au nom des générations futures… Mais il ignore la mobilisation de la jeunesse aux côtés des salariés. Nous refusons de cotiser 41,5 annuités et d’attendre 67 ans pour une retraite à taux plein, sachant que notre durée d’études s’allonge et que nous rencontrerons dans nos vies le chômage et la précarité. Nous refusons d’être mis en concurrence avec les salariés les plus âgés qui, au lieu de partir à la retraite, seront désormais obligés de garder les emplois que nous pourrions occuper.

Le gouvernement cherche à faire diversion et surtout à nous diviser avec une offensive raciste et sécuritaire. Mais la jeunesse et les travailleurs ne tombent pas dans son piège nauséabond. Nous affirmons notre solidarité avec tous ceux et toutes celles qui subissent l’offensive sociale du patronat et du gouvernement : lycéens, travailleurs précaires, privés d’emplois, du public et du privé, français ou immigrés, avec ou sans papiers… Nous demandons tous ensemble l’abrogation des lois et décrets racistes et l’arrêt immédiat de toutes les expulsions.

C’est bien de l’unité que nous aurons besoin pour obliger le gouvernement à céder, comme nous l’avons fait en 1995 contre Alain Juppé et en 2006 contre Dominique de Villepin.

En 1995, la plus grande manifestation avait rassemblé deux millions de manifestants. En 2006, ils étaient trois millions par deux fois. Cette année, avec près de trois millions dès le 7 septembre et 3,5 millions le 12 et le 19 octobre, le gouvernement est plus en difficulté que jamais. Il faut l’empêcher de reprendre la main. Amplifions la mobilisation, bloquons le pays ! Alors que de nombreux secteurs de l’économie sont en grève reconductible, la jeunesse se doit de les rejoindre.

Dans toutes les universités, nous appelons à la tenue d’assemblées générales massives, afin de voter la grève reconductible. Nous appelons à la prise d’initiatives, à des manifestations de la jeunesse et à la convergence avec les autres secteurs. Nous appelons à la mise en place de cortèges des AG de facs et de lycées dans toutes les manifestations, afin de nous regrouper au-delà de nos différences.

Nous appelons à une coordination nationale étudiante à l’université du Maine le week end du 23 et du 24 octobre.

La victoire est possible. Elle dépend de tous !