BLOCAGES DES DÉPÔTS DE CARBURANT À CAEN ET OUISTREHAM

Le premier a eu lieu le vendredi 15 et a rassemblé près de 200 personnes venus de différents secteurs qui se sont réparties sur les 3 entrées du dépôt de Caen à 7H bloquant tout approvisionnement. Une équipe motorisée est partie également bloquer le dépôt de Ouistreham où des camions bloqués aussi à Rennes se rendaient pour se ravitailler. Prévu pour durer jusqu’à midi, le blocage a été levé à Ouistreham où la police est intervenue. Il a continué à Caen où syndiqués, non-syndiqués, étudiantEs, cheminots, métallos etc… se sont mélangés et ont discuté. Des discussions chaleureuses ont aussi eu lieu avec des salariéEs du dépôt et des chauffeurs de camions citernes bloqués.
Les cheminots partis à leur AG à 10H sont revenus en début d’après-midi. À 15H une centaine de lycéenNEs sont arrivéEs en renfort. À 16H15 une compagnie de gendarmes mobiles est intervenue pour dégager les blocages. Une centaine de personnes a finalement été refoulée jusqu’au rond point prés du Cargö non sans avoir subi 2 encerclements par les mobiles qui voulaient leur mettre la pression.
Le lundi 18 rebelote ! 200 personnes environ ont bloqué les entrées du dépôt de Caen dès 4H allumant des feux et érigeant des barricades dans une ambiance solidaire. Des routiers de la CGT sont directement allés bloquer le dépôt de Ouistreham. On a pu voir à Caen des pompiers, des électriciens et gaziers, des hospitaliers qui ont rejoint l’action. Les flics sont intervenus à Ouistreham en milieu d’après-midi. Vers 17H30 un groupe d’étudiant dont l’AG venait de voter le blocage total du campus 1 pour une semaine est parti renforcer les piquets.
Ceux-ci ont finalement tenus jusqu’à minuit.

Des nouvelles du jeune blessé lors des affrontements au MEDEF le 13 octobre
Le jeune étudiant de 19 ans se remet lentement de la grenade lacrymogène reçue en plein front lors d’un tir apparemment tendu effectué par la police pendant les affrontements devant le MEDEF caennais.
Il a été opéré durant 5 heures pour un enfoncement de la boite crânienne et une double fracture du crâne.
Après avoir frôlé la mort, il devrait sortir en milieu de semaine après être resté en observation suite à des craintes d’infection de la plaie.
Sa famille a déjà déposé plainte et recherche de manière urgente des témoins directs disposés à témoigner en vue d’un procès.
Nous assurons ce camarade et sa famille de toute notre solidarité.
Signalons enfin qu’une retraitée de la FSU a aussi été blessée à la cheville par un tir de grenade. Elle porte plainte.
Le jeune interpellée le 13 pour « jet de bouteille » a finalement été relâchée sans poursuites.
On ignore pour l’instant si les 2 autres personnes interpellées risquent une inculpation.

ACTION DE BLOCAGE DU CENTRE PAUL DOUMER SAMEDI

Un blocage économique a eu lieu après la manif qui a réuni 30 000 personnes.
Initié par l’AG Intercatégorielle de Lutte, il a visé le centre Paul Doumer en centre-ville. L’objectif était de frapper les profits du patronat, de montrer qu’il est possible de perturber l’économie, de dénoncer la marchandisation de la culture (FNAC) et aussi d’offrir une pause aux salariéEs des commerces qui peuvent difficilement faire grève.
Des centaines de personnes de tous horizons y ont participé et se la sont approprié.
Les manifestantEs ont pénétré dans le centre entraînant la fermeture immédiate des commerces. Les consommateurs/rices pouvaient sortir mais pas entrer. Des tracts et des prises de paroles expliquant l’action ont eu lieu. Des manifestantEs faisaient la chaîne devant les portes. Le blocage a duré 1H jusqu’à la fermeture définitive du centre avec 1H d’avance. Une AG a ensuite eu lieu au bâtiment Lettres occupé depuis le 14 par l’AG étudiante

La LUTTE À LA FAC ET DANS LES LYCÉES…

La mobilisation à la fac se développe rapidement depuis la semaine dernière.
Le jeudi 14 une AG a réunit près de 1500 personnes (pas toutes favorables au blocage des bâtiments d’ailleurs). Celle-ci a décidé de lancer la mobilisation et de commencer à occuper nuit et jour un premier bâtiment (celui de lettres traditionnellement favorable aux mouvements sociaux) afin d’en faire un lieu d’information, de préparation des actions, de réunion des commissions de travail et du comité de lutte, d’accueil pour d’éventuelles AG lycéennes de coordination …
L’AG a voté les positions suivantes : retrait inconditionnel de la réforme des retraites, refus des politiques anti-sociales (plan de rigueur, Révision Générale des Politiques Publiques, hausse des coûts de la vie étudiante…), rejet absolu des politiques racistes, xénophobes et liberticides (lois Besson, LOPPSI 2, HADOPI…), aucune négociation envisageable. Elle a aussi affirmé que la mobilisation étudiante s’inscrit dans une perspective de grève générale reconductible et intercatégorielle.
De nombreux affichages et distributions de tracts ont eu lieu sur le campus avant l’AG du 18 octobre qui a finalement rassemblé XXX personnes dans la Halle aux sports. Cette AG a décidé le blocage de l’ensemble du campus 1 jusqu’à mercredi 20, la mise en place d’une commission « Action » chargée de préparer des blocages et/ou des occupations de ponts, gares, périph, aéroport, dépôts de carburant, zones industrielles, grands axes, bâtiments administratifs ou officiels, locaux de partis politiques… L’idée est aussi d’entamer plusieurs fois par semaine des actions communes lycéenNEs/étudiantEs afin de pouvoir agir en masse !
Des tracts et affiches commencent aussi à circuler sur le campus 2. Affaire à suivre…
Dans la plupart des lycées de l’agglomération, l’agitation a repris dès lundi.
Allende et Malherbes étaient bloqués, Rostand et Fresnel en fermeture administrative.
Les autres lycées ont connus AG et diverses perturbations. Les lycéenNEs semblent attendre impatiemment la journée d’action de mardi. Leur détermination semble intacte et on peut espérer que leurs difficultés actuelles pour se coordonner efficacement localement trouveront un début de solution dans la semaine. Les lycéenNEs, qui ont donné un bon coup de fouet à la lutte, restent cependant particulièrement vulnérables face aux pressions policières et à la répression administrative (pression de la direction, exclusions temporaires, conseils de discipline…). Ils/elles doivent pouvoir compter sur la solidarité du reste du mouvement !