Une petite soixantaine d’étudiants (dont beaucoup en Carrières Sociales) ont bloqué la sortie des bus STAR, en s’installant à l’entrée du dépôt dès 4 heures ce matin (les premiers bus sortent à 4h45). Aucun bus n’a pu sortir.

Il y avait donc sur place environ 250 à 300 conducteurs en attente.

Bonnes relations entre les conducteurs et les étudiants, aucune hausse de ton ni altercation. Respect réciproque entre les 2 groupes.

Vers 9h30, les CRS sont arrivés, et les étudiants se sont alors rassemblés près des barrières qu’ils avaient érigées.

Après les sommations nécessaires (l’ensemble fait en moins d’une minute), les CRS ont avancé sur les barrières et les étudiants ont décidé de reculer, dans le calme. Les étudiants ont commencé à se rabattre pour se réfugier vers le bâtiment STAR, encouragés à le faire par les conducteurs de bus présents, spontanément portés à protéger des jeunes qui sont de l’âge de leurs propres enfants souvent.

Il y a donc eu un fort mouvement de foule vers l’entrée du bâtiment.

Mais une fois dépassées les barrières, les CRS ont continué à avancer sur les personnes, étudiants et conducteurs mêlés.

L’entrée du bâtiment est constituée d’une très ordinaire double-porte de dimensions standard, or il y avait depuis le matin environ 400 à 500 personnes sur le site, intérieur rez-de chaussée et extérieur. La porte d’entrée donne sur la « salle de service », une pièce d’environ 30 à à 40m2, elle-même donnant sur 2 couloirs de moins de 2 m de large. La circulation des personnes n’a donc pas pu se faire pour que ceux qui le voulaient puissent se mettre à l’abri.

Des CRS ont coincé dans un angle bâtiment-grille quelques personnes et les ont matraquées. Il s’agissait de conducteurs qui n’avaient pas réussi à s’échapper, 3 ont pris des coups de matraque.

Dans le même temps, les CRS ont commencé à gazer, et toutes les personnes qui n’avaient pu entrer se mettre à l’abri ont reçu des gaz, beaucoup plus de conducteurs que d’étudiants.

Les CRS ont aussi dirigé leurs gaz sur les conducteurs réfugiés derrière la grille d’enceinte (donc évidemment inoffensifs).

Par la suite, après pourparlers entre les instances présentes, et tandis que l’infirmière STAR prodiguait les premiers soins, les étudiants ont évacué les lieux, et les conducteurs les ont encadré et protégé pour qu’ils puissent sortir des lieux sans encombres. Par la suite, les conducteurs révoltés par les violences des CRS, se sont réunis en AG. Une grève intégrale a été votée pour la journée, à 95% des votants.

Les responsables CGT sont reçus par les responsables de Rennes Métropole pour qu’ils s’expliquent sur cette agression en règle.

Une cinquantaine de conducteurs atteints par les gaz (notamment aux yeux)ont déposé une déclaration d’accident du travail.

Françoise B-M (Conductrice présente et témoin)