Les playmobiles ne sont pas des jouets pour enfants.

Mardi 19 octobre 2010

En grève aujourd’hui !

Panne de réveil , j’arrive un peu tard sur l’action de ce matin mais l’accès à la station poids-lourds de AS 24 de Saint -Nazaire est toujours bloquée, des feux ont été allumés dans la largeur de la rue. Le chantier voisin a fourni le matériel nécessaire pour améliorer le barrage. L’action tient jusque vers 12 h .
Deux rues plus loin, ce sont les territoriaux qui ont fait une pyramide de poubelles (les services voiries sont équipés…) Axe bloqué.

Je vais faire un tour au piquet du dépôt pétrolier. C’est de mieux en mieux organisé…
A la radio on entend Sarko qui annonce qu’il va faire débloquer les raffineries… Les gars rigolent !
Il veut déclencher des affrontements dans un site classé Seveso ? Qu’il essaie…

14h00 Retour sur le lieu de rassemblement pour la manif de cet après-midi.
C’est encore très clairsemé, faut dire qu’un coup à 15h/ un coup à 14h30 fait qu’à 15h30 et pas avant , on fait le plein. Encore plus de monde que mardi dernier (25000 personnes), le parcours est rallongé. Personne n’est fatigué !
17h30 Fin de manif. On met en place un cordon pour éviter un départ massif vers la sous-préfecture.
Peine perdue, les playmobiles ont anticipé, ils étaient sortis des camions bien avant la fin du cortège. Dès lors, la foule se dirige vers eux. Ce ne sont pas des casseurs, mais bien une foule qui vient défier les bleus.
Face à face étrange…
Pendant 5 minutes la foule est silencieuse bien que les gardes mobiles aient envoyé les fusées rouges par 2 fois annonçant l’imminence de la charge. Puis quelqu’un scande « Sarkozy démission! » immédiatement, tout le monde reprend! Dans les secondes qui suivent, volée de lacrymos et charge des playmobiles.
Ça cavale sec…
Manifestants, passants refluent rapidos vers le temple de la consommation récemment implanté dans Saint-Nazaire dénommé le Ruban Bleu… Problème!
Gros, gros problème, une partie des gardes mobiles avaient dû se planquer dans ce centre commercial avant la manif car il en sort de partout, ils balancent des grenades dans tous les sens et encerclent le quartier.
Une vrai souricière dans laquelle nous sommes des milliers, manifestants et passants.
Heureusement, j’ai réussi à retrouver ma fille lycéenne un quart d’heure auparavant.
Je lui conseille de raser les murs, on va essayer de trouver un passage libre…
On va dans un sens, lacrymos…
On part dans l’autre sens, relacrymos…
Deux petites vieilles en ballade sont totalement paniquées…
La Bac fait son rodéo en voiture au milieu de tout ça, ils renversent un cycliste. La foule gronde.
Les manifestants les plus pacifiques commencent à jurer qu’on ne les y reprendra plus et qu’à la prochaine les lances-pierres sortiront des placards…
Finalement, vers 18h on trouve une issue, on commence à regagner le lieu de parking de la voiture.
On se fait doubler par une dizaine de camions de gardes-mobiles, ils s’arrêtent 200 m plus loin et barrent la rue.
A nouveau nous sommes coincés comme quelques dizaines d’autres manifestants qui cherchent à partir.
On attend, c’est calme à part un mec qui , du haut de son balcon, montre la partie la plus charnue de son corps au playmobiles, on se marre… Pas longtemps car ils nous rebalancent immédiatement des lacrymos et chargent dans la foulée. Il est interdit de rire désormais !
Course-poursuite, après de nombreux tours et détours on réussi à retrouver la voiture. Les yeux piquent fort mais on a évité les matraques.
18h20 Ma fille me dit: « Mais ils sont fous ! »
« Oui, ma fille, tu viens de faire connaissance avec le bras armé d’un gouvernement fachisant aux abois… ».
Fin de la journée.

On va bien dormir car demain rassemblement interpro à 10h30 à Donges !