Nous savions Romeurope, cette association qui n’est ni rrom, ni européenne, capable de beaucoup de choses. Cependant, on ne la soupçonnait pas jusqu’ici capable d’un tel degré de trahison de ceux dont elle usurpe le nom et qu’elle prétend défendre.

Ce « débat », dont le titre même a de quoi faire froid au dos, intervient moins de 48 heures avant la décision de la Commission européenne d’ouvrir ou non une procédure d’infraction à l’égard de la France, en raison de la discrimination ethnique des Rroms. Déterminée à ouvrir une telle procédure, Mme. Reding, Commissaire européenne à la Justice, doit convaincre ses collègues de son bien fondé juridique. Cependant, des considérations d’ordre politique entrent toujours en ligne de compte dans ce genre de situations, surtout lorsqu’il est question de pays historiquement importants, comme la France.

Nul besoin donc d’être un spécialiste pour comprendre le but recherché par l’UMP avec ce débat: donner à l’Europe l’impression d’un dialogue avec les Rroms et/ou leurs représentants sur le point de savoir si les Rroms ont un avenir en France ou non, et si oui, lequel. Romeurope aussi donc, comprend ce but. Et elle y souscrit !

Pour quelles raisons le fait-elle ?

Romeurope est financée par la Fondation Abbé Pierre, qui se trouve par ailleurs impliquée dans la mise en place de centres à caractère plutôt pénitencier pour les Rroms en France. Ces centres, créés dans le cadre de Maitrises d’Œuvre Urbaine et Sociales (MOUS), sont appelés « villages d’insertion » [2]. Par ailleurs, la Fondation Abbé Pierre montre depuis un certain nombre d’années une attention particulière à financer les salaires de ceux qui, dans diverses associations, sont chargés de s’occuper des Rroms et qui sont évidemment des personnes clés de l’association Romeurope.
C’est sans doute dans un souci d’expansion économique pour les diverses structures associatives et économiques dans le marché des « villages d’insertion » que se trouvent les raisons de cette alliance avec l’UMP. En effet, les MOUS sont des conventions dans lesquelles l’Etat (plus précisément les préfectures) sont parties.

Comme nous l’avons indiqué, Romeurope ne comporte plus de Rroms en son sein, ceci depuis 2005 et pour des raisons précises [3]. Si sa nocivité pour les Rroms a été jusqu’ici la conséquence de sa passivité, l’association Romeurope est désormais ouvertement et activement nocive. Il s’agit ni plus ni moins que d’un acte de sabotage des associations qui cherchent à aider les institutions européennes à assumer leur rôle de garants des fondements de l’Union, notamment celui de la libre circulation.

Si le but de Romeurope était d’entrer dans l’histoire, il est atteint. C’est seule que Romeurope a choisi cette entrée là. Nous, Rroms, ne sommes pas concernés par cette honte et ne demandons à Romeurope qu’une seule chose : changer de nom pour le faire correspondre à ses actes. SarkEurope serait plus conforme.

[1] http://jeunessarkozystes.fr/2010/09/17/debat-les-roms-o…ance/
[2] http://villagedinsertion.blogspot.com/
[3] http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=14493