« Du béton oui, Des Roms non!!! »

Depuis 40 ans des paysan-ne-s luttent contre le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes. Certain-e-s se sont organisé-e-s en association de lutte contre l’aéroport: par l’intermédiaire de L’ADECA (Association de Défense des Exploitants Concernés par l’Aéroport).
Cette association créée en 1973, et présidée actuellement par Sylvain Fresneau est interlocutrice des médias dominants et surtout d’institutions souvent favorables au projet, comme le prouve un extrait de la lettre d’information n°4 de l’association « Les agriculteurs d’Erdre et Gesvres »:

« En fin d’année 2009, le comité consultatif foncier a été lancé. Il est composé d’élus de la Chambre d’agriculture, des représentants des 4 syndicats, de l’ADECA, de la SAFER, du Conseil général et de la DDA. Ce comité a pour objectif « d’éclairer » et de faire des propositions à la CDOA et/ou au comité technique SAFER, sur des parcelles ou des exploitations se situant dans un périmètre proche du projet (NDR: soumission au projet). Ce comité a un rôle consultatif, et n’a donc pas pour ambition de remplacer les instances départementales »
Sylvain Fresneau
Or, bien que cette association n’ait pas été fondée pour lutter contre le projet d’aéroport, elle fait aujourd’hui partie de la « coordination des opposants au projet d’aéroport ».

Une autre association d’agriculteurs et agricultrices existe depuis près de 20 ans sur la communauté de commune d’Erdre et Gesvres (Notre-Dame des Landes, Vigneux de Bretagne, Fay de Bretagne, Grandchamp-des- Fontaines, Casson, Treillière, Nort-sur-Erdre, Sucé-sur-Erdre, Chapelle-sur-Erdre, Héric, Les Touches, Saint-Mars du Désert).
Cette association, « les agriculteurs d’Erdre et Gesvres » a été créée afin de défendre les intérêts des agriculteurs et agricultrices de ce territoire, notamment lors de l’élaboration de projets d’infrastructures (Aéroport, ZAC, routes, zones résidentielles…):
«Nous demandons que soient prévues des compensations aux contraintes liées aux projets d’infrastructures (aéroport, 4 voies, voies ferrées, ZID, zone d’activité, etc…) »
A propos de l’élaboration du schéma de secteur du SCOT d’Erdres et Gesvres, Lettre d’information n°4 janvier 2010 des « agriculteurs d’Erdre et Gesvres ».
(NDR: Quelle détermination à résister au projet d’aéroport!)

« Nous savons bien que nous n’avons pas la capacité à bloquer tous ces projets mangeurs de terre, dont certains sont d’ailleurs utiles pour notre territoire: zones d’activités, accueil de nouveaux habitants […] En particulier il s’agit d’acheter des terrains convoités pour des activités de loisir, qui serviront ensuite à compenser des pertes de terres consécutives à des aménagements ou constructions. »
Dominique Michenot, extrait de l’édito de la lettre d’information n°3 des « Agriculteurs d’Erdre et Gesvres », Janvier 2008.

Cette association dialogue ainsi avec les institutions pour faciliter les démarches de compensations foncières:
« Nous sommes également partie prenante du Comité de Pilotage agricole Erdre et Gesvres avec la Chambre d’Agriculture de Loire-Atlantique et la CCEG »
Alain Colas, Edito du bulletin d’information n°2 Mars 2007 du « Groupe agricole Erdre et Gesvres ».

L’ADECA et l’association des « agriculteurs d’Erdre et Gesvres » sont liées par le rôle important que joue Sylvain Fresneau dans ces deux associations, en tant que membre du bureau de l’association des agriculteurs d’Erdre et gesvres, et également président de l’ADECA. Mais aussi par la similitude des objectifs des deux associations et des relations quelles entretiennent avec les institutions.

Il apparaît donc un double jeu des agriculteurs (trices) de l’ADECA, qui d’un côté font parti de la coordination des opposant-e-s, et de l’autre côté, dialoguent avec les institutions pour obtenir des compensations foncières et financières, si expulsion de leurs terres.
Il en est également, de la part des agriculteurs (trices) de l’association des « agriculteurs d’Erdre et Gesvres », qui d’un côté défendent l’agriculture, mais d’un autre, accompagnent les institutions dans leurs projets urbanistiques en considérant leurs terres comme simple monnaie d’échange.

Les agriculteurs (trices) d’Erdre et Gesvres proposent aussi, dans le cadre d’un projet de préservation des terres agricoles sur la CCEG d’Erdre et Gesvres (bien qu’ils soient prêts à admettre que plus de 5000ha soient bétonnés d’ici plusieurs années):
« intervenir sur le marché foncier (NDR: par l’intermédiaire du PAEN)[…] exproprier dès lors que l’usage de certaines parcelles est remis en cause: friches volontaires, gens du voyage en zone agricole, parcours pour chevaux de particuliers, etc. »
Extrait de la lettre d’information n°4 des agriculteurs d’Erdre et Gesvre, Janvier 2010.

Nous voyons que la notion de solidarité et d’accueil n’est pas leur plus grande qualité, et nous nous demandons si les roms, les précaires et les expulsables résistant(e)s de la ZAD ne sont pas aussi concerné-e-s par ces propos. Ils/elles préfèrent donc voir bétonner leurs terres, avec prise d’intérêts, au lieu d’accueillir des nomades.
D’où le slogan qui leur serait dû:

« Du béton oui, des roms non!!! »

Les lettres d’informations de l’association des « agriculteurs d’Erdre et Gesvres », d’où sont extraits les citations, prouvent la trahison/compromission de plusieurs agriculteurs agricultrices, soi-disant opposant-e-s à l’aéroport, et sont disponibles à la chambre d’agriculture 44.
D’ailleurs, un conseiller territorial de la Chambre d’Agriculture nous a confirmé que les agriculteurs agricultrices concerné-e-s par le projet d’aéroport, ont obtenu des promesses, via la chambre d’agriculture, de compensations financières à la hauteur de leurs espérances. Les négociations sont déjà engagées.

Les agriculteurs (trices) de l’ADECA utilisent donc la lutte contre le projet d’aéroport comme moyen de pression, afin d’augmenter leurs compensations financières et foncières.

Militants, militantes, doit-on se résigner au projet de l’aéroport et accepter des porte-parole corrompus?! Pour une meilleure clarté de la lutte, ces gens-là devraient s’auto exclure!

Mobilisons-nous en réagissant activement contre ce projet !
Sans compromissions avec les institutions politiques et agricoles, les partis politiques, syndicats… au double-jeu certain, et qui démobilisent les militant(e)s en déclarant à tout va que: « de toute manière l’aéroport ne se fera pas, faute de financement »!
Seul la lutte radicale, menée de manière décentralisée et horizontale, nous permettra de menacer les intérêts des institutions politiques, commerciales et des industries qui participent à l’élaboration du projet!
Mobilisons-nous dans la création de collectifs locaux autogérés, en résistance à ce projet!

La lutte continue, l’aéroport ne passera pas!

Les irréductibles gaulois(e)s.