Un espace collectif n’est pas forcément public, il peut être un lieu d’échanges ou d’activités propre à un groupe, à un immeuble, à une association …

Des espaces collectifs et des lieux de convivialité existent dans le quartier Thiers Boisnet. D’autres espaces pourraient se créer, être collectivisés ou être rappropriés, à commencer peut être par la rue elle-même, trop souvent reléguée au seul rôle d’axe de circulation.

Quelques exemples d’initiatives collectives dans le quartier :

Le Slip : Situé dans une maison appartenant à la société immobilière paramunicipale SARA, ce squat politique existe depuis 2 ans. Par ces activités (discutions, projections de documentaires, ateliers photos, atelier reliure, infokiosk …), ce lieu se veut être un espace de lutte et de mise en pratique des
idées autogestionnaires et libertaires.

La New House : Pendant plus de 5 mois, des demandeurs d’asile originaires du Soudan, d’Erythrée et de Somalie ont investi le 16 rue du port de l’Ancre. Si la cohabitation fut parfois difficile, cette aventure fut riche de belles rencontres et déboucha sur le relogement par la préfecture des 58 habitants.

Le lopin de terre : Ce petit terrain comprimé entre les 10 et 12 de la rue Maillé, a été investi en septembre 2009 par des individu-e-s qui souhaitaient en faire un lieu jardinage et de détente ouvert à toutes et à tous. Jusqu’au moment où le propriétaire est intervenu pour reclôturer l’espace libéré.

Le parking sauvage : Situé sur l’ilôt en reconstruction entre les quais et la rue Thiers, il fut un autre exemple concret de réappropriation. Des individu-e-s, ici des automobilistes, ont occupés pendant plusieurs mois un espace privé, en fonction de leurs besoins de stationnement gratuit, délaissant l’ultra moderne parking « Molière ».

Ces exemples montrent que la barrière de la propriété privée peut être dépassée, même si au final elle reprend souvent ses droits. La réaction des propriétaires n’est que peu de choses, au regard de ce que peut apporter une action collective (apprentissage du faire ensemble, déclenchement de nouvelles envies et de questionnements …).
Nous avons souvent tendance à nous autofliquer et à ne pas s’autoriser à faire des choses, à dépasser le cadre légal par exemple. Nous attendons aussi bien trop souvent l’accord des institutions et laissons les initiatives aux dits « spécialistes ».

Les spécialistes c’est nous tous-tes !

Nous sommes pour une forme de démocratie directe. Celle-ci est impossible à généraliser dans le système politique et économique en cours, cependant, il est déjà possible de l’expérimenter à petite échelle, dans une maison, un immeuble, une rue, et pourquoi pas un quartier ? La multiplication et la diversité de telles expériences ouvrent le champs des possibles.

Ouvrir un lieu collectif et le faire vivre, permet de mettre en acte cette démocratie directe, de comprendre les difficultés et les remises en question qui accompagnent le fonctionnement horizontal, la lutte contre toutes les formes de dominations de uns et des unes sur les autres. Cela ne suffit pas de se construire des petits ilots de liberté.

Dans ces lieux, la tendance à se regrouper par affinité, même si cela est rassurant, empêche parfois l’ouverture vers l’extérieur. Pour que des prises de consciences s’effectuent, que des comportements changent, il est nécessaire de ne pas rester entre soi, entre personnes qui partagent globalement les mêmes idées, mais de se confronter aux autres. Beaucoup d’efforts restent à faire pour associer plus de monde aux activités des lieux collectifs déjà existants.

Souhaitons que ce Mur participe à la constructions de nouvelles rencontres et initiatives collectives.
Si ce journal mural vous interpelle, n’hésitez pas à venir en discuter le samedi 18 septembre à 17 H,
lors d’un petit goûter dans la rue Maillé (au niveau du 26,5).